La ville d'El Fasher, au Darfour, est toujours assiégée par les paramilitaires des Forces de Soutien Rapide (FSR). Cela fait maintenant cinq mois que cette capitale du Darfour Nord - toujours aux mains de l'armée soudanaise - subit les attaques quotidiennes des paramilitaires. La vie y est devenue un enfer, expliquent les quelques acteurs humanitaires locaux toujours présents dans la ville. Dans un communiqué commun, les humanitaires de 8 ONG internationales témoignent de leur vie et expérience difficile sur le terrain.
« Se sentir en sécurité est devenu un rêve », témoigne Omar, qui travaille dans la protection de l'enfance. « Les enfants me racontent qu'ils ont perdu leur mère, leur père, parfois leur maison », ajoute-t-il. « Ils me demandent quand est-ce que cette guerre va s'arrêter. »
Pour Jamal, un autre acteur humanitaire. L'ampleur de la souffrance à El Fasher est difficile à décrire. « Tous les jours je vois des corps dans la rue, écrit-il, des enfants qui fuient leur domicile, seuls, sans rien. Autours de moi, les gens n'ont plus rien à manger et se nourrissent de feuille qu'ils trouvent sur les arbres. »
Jamal qui raconte que la faim est venu gonfler les rangs des combattants. « Les jeunes garçons prennent les armes pour pouvoir manger. Quant aux filles, ajoute-t-il, elles sont forcées par leurs familles à se marier à des soldats en échange de nourriture. »
Ces travailleurs humanitaires racontent la brutalité des combats et des bombardements quotidiens et l'impact sur les enfants. « Je vois ces enfants changer, explique Majeed. Ils pleurent, dorment mal, sont anxieux. Ils nous disent qu'ils ont peur de la guerre et nous demandent de l'arrêter. ».