À Karabük, dans le nord de la Turquie, les audiences ont repris ce jeudi dans le procès du meurtre de Jeannah « Dina » Danys Dinabongho Ibouanga, une étudiante gabonaise de 17 ans dont le corps avait été retrouvé dans une rivière en mars 2023. Un seul homme comparaît et de nombreuses questions demeurent toujours sans réponse, malgré l'insistance de la famille et de ses avocats.
C'est la cinquième audience du procès de la mort de Dina, et les avocats de sa famille ont l'impression de ne pas avancer. Ils reprochent aux juges, comme aux enquêteurs avant eux, de ne pas s'intéresser aux faits survenus avant que la jeune Gabonaise ne quitte son immeuble de Karabük le 26 mars 2023. Ou plutôt, avant qu'elle ne s'en enfuie, puisque des images de vidéosurveillance la montrent, courant, pieds nus et en pleine nuit.
La famille de Dina veut savoir ce qui s'est passé avant que la jeune femme ne monte dans la voiture de celui qui reste à ce jour le seul suspect de l'affaire - un homme de 55 ans, actuellement emprisonné, poursuivi pour « assassinat » et « agression sexuelle ». Des témoins ont assuré avoir vu ce soir-là la jeune femme retenue contre son gré dans le sous-sol de son immeuble. Qui était avec elle et pourquoi s'est-elle enfuie ? Les avocats de la famille soulignent que Dina avait reçu des messages lui demandant des relations sexuelles tarifées, mais que l'enquête n'a pas exploré cette piste.
Jusqu'ici, les audiences se sont tenues dans une ambiance souvent tendue, les juges allant jusqu'à accuser la famille de ternir l'image de Karabük en affirmant que Dina se disait victime de racisme et de harcèlement sexuel.