La fédération et le coach Romuald Rakotondrabe ont préféré, ces derniers temps, prendre de la distance au lieu d'apporter plus d'éclaircissements et de précisions à la situation actuelle.
Aucune victoire récemment. La série de revers des Barea, surtout dans le cadre des éliminatoires à la Coupe d'Afrique des Nations, a suscité l'ire des amoureux du ballon rond, des fans des Barea, des actuels et anciens dirigeants, des simples compatriotes et surtout de la presse. Le sélectionneur des Barea, Romuald Rakotondrabe, ainsi que les dirigeants de la fédération, sont depuis quelques jours très critiqués et font le buzz sur les réseaux sociaux.
Madagascar n'a enregistré aucune victoire en quatre matchs de qualification à la CAN et est paralysé à la dernière place du groupe A. La Grande Île a été battue d'entrée par la Tunisie (0-1), puis a été tenue en échec un partout par les Comores et la Gambie, avant que cette dernière ne la corrige lundi (1-0). Ces dernières semaines, la fédération a opté pour une nouvelle méthode de travail en quasi-verrouillant toutes les informations. Le coach Rôrô évite à tout prix les interviews des journalistes et les conférences de presse avant et après un match officiel.
De plus, lors des quatre derniers matchs des Barea, il n'y avait plus de présentation officielle des sélectionnés devant la presse, contrairement à ce que font toutes les équipes nationales des autres nations. La raison évoquée est que le coach, comme la fédération, est traumatisé par les critiques des internautes. Au contraire, la rétention d'informations a amplifié l'explosion des critiques sur les réseaux sociaux.
Avalanche de critiques
Plus d'un exige en ce moment la démission du coach Rôrô. Certes, le technicien, élu meilleur entraîneur de la Pro League en 2022, a réalisé des exploits, pour ne citer que la médaille de bronze historique au Championnat d'Afrique des Nations en 2023, la récupération de la médaille d'or aux Jeux des Îles la même année...
«Mais il faut aussi rester réaliste et savoir dire non aux exigences au-dessus de ses capacités. Du jamais vu, ce n'est pas évident qu'il assure en même temps trois sélections pour les qualifications à la Coupe du Monde, la CAN et le CHAN... En plus, nous avons beaucoup d'entraîneurs de haut niveau», souligne le président de la CFEM, Henintsoa Rakotoarimanana, soutenu par quelques entraîneurs.
Plusieurs techniciens et journalistes se demandent : « La fédération a-t-elle donné à Rôrô carte blanche avec les moyens nécessaires pour sélectionner les expatriés ? Ou bien est-ce lui qui a des difficultés à négocier avec les expatriés et a du mal à gérer la composition et les remplacements, pour ne citer que le cas des défenseurs centraux et latéraux gauches lors du dernier match contre la Gambie ? » Plusieurs points ont été récemment mis en relief. Rôrô contredit ses dires en affirmant qu'« il est impensable d'aligner des expatriés ou locaux sans clubs ou sans matchs ».
Plusieurs cadres ne répondent plus à l'appel en sélection et rejoignent d'autres équipes nationales. Pourquoi ? Le football malgache est dans une zone de turbulence. Les prochains matchs se dérouleront dans moins d'un mois, avec les cinquième et sixième journées de qualification à la CAN à la mi-novembre, suivies du deuxième tour qualificatif au CHAN en décembre. La fédération et Rôrô continueront-ils à garder le silence, alors qu'il ne reste plus que trois semaines avant ces rencontres ?