Madagascar: 8éme Biennale d'Arts sur scène - Le patrimoine d'Anatirova exposé en France

L'artiste malgache Jean Andrianaivo Ravelona participe à la 8e Biennale d'Arts sur Scène, qui se tient à l'Espace Francis Delage en France. Il y présente « Lovakolo Anatirova ». une peinture qui rend un vibrant hommage au patrimoine historique d'Antananarivo.

Depuis hier soir, l'artiste peintre malgache Jean Andrianaivo Ravelona s'impose comme l'une des figures marquantes de la 8e Biennale d'Arts sur Scène, qui se déroule à l'Espace Francis Delage en France jusqu'au 24 octobre. Parmi les cinquante-huit artistes présents, il se distingue par une oeuvre unique intitulée « Lovakolo Anatirova », étant le seul Malgache à participer à cet événement.

Cette acrylique sur toile de 116x73 cm rend hommage aux édifices historiques d'Antananarivo et représente des symboles emblématiques tels que les Palais Besakana, Tranovola, Manjakamiadana, Manampisoa, ainsi que l'église d'Anatirova. Au premier plan, la fondation en pierre du Palais Masoandro, projet inachevé de la Reine Ranavalona III, évoque un patrimoine à jamais marqué par l'histoire et le feu.

« Anatirova a introduit en moi l'âme du Patrimoine depuis mon enfance. Les somptueux Palais royaux, autrefois gardiens des oeuvres d'art malgaches et des créations de mes ancêtres, ont été réduits en cendres. Cette profonde blessure s'est aggravée avec la construction d'un étrange colisée en 2019, sur ces terres sacrées.

J'ai été très actif au sein du mouvement contre la construction du Colisée, mais à cause de contraintes de temps, j'ai confié mes responsabilités à mes collègues. Toutefois, je continue mon engagement pour la défense à travers la peinture», confie Jean Andrianaivo Ravelona lors d'un entretien téléphonique. Une douleur qui inspire sa démarche artistique est de préserver et restaurer symboliquement ce patrimoine à travers son art.

Défenseur de l'art

Depuis longtemps engagé dans la défense du patrimoine malgache, Jean Andrianaivo Ravelona a créé le terme « Lovakolo » en 2012, fusionnant « lova » (héritage) et « kolo » (entretien). Sa peinture est ainsi un plaidoyer visuel, un hommage aux trésors culturels malgaches disparus ou en péril. L'incendie tragique d'Anatirova en 1996 a intensifié cette vocation.

«Mon inspiration s'est nourrie de cette perte immense ; non seulement des Palais royaux, mais aussi des créations artistiques inestimables conservées dans ces lieux », ajoute-t-il. Issu d'une lignée d'artisans et de maîtres du patrimoine depuis l'époque royale, Jean Andrianaivo Ravelona porte cet héritage dans son sang. Ses ancêtres et ses aïeux, autrefois responsables de la confection de pièces de musée telles que le rambotsy ou les ornements royaux, l'orfèvrerie malgache et la soie, ont nourri son engagement artistique.

De par ces transmissions, Jean Andrianaivo Ravelona est devenu un défenseur de la culture et un gardien du patrimoine. En effet, c'est à travers sa peinture qu'il transmet le message. Son crédo est ainsi de revaloriser le patrimoine perdu, qu'il soit culturel, humain, naturel, matériel ou immatériel. Sous le thème « Lovakolo » et par son style Ay Fanahy, il peint sur toile des Palais royaux ou Rova à Madagascar, son pays d'origine.

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