Le pont Faidherbe, vieux de plus de 100 ans, comporte une travée tournante qui permet le passage de navires et dont l'entretien périodique implique la fermeture à la circulation de cet ouvrage qui constitue le seul point de passage vers l'île historique de Saint-Louis et Guet Ndar.
Le pont Faidherbe, construit en 1897, se dresse majestueusement au-dessus du fleuve Sénégal.
Dans la nuit du dimanche 13 au lundi 14 octobre derniers, la circulation y a été interrompue de minuit jusqu'à environ 3 heures du matin pour les besoins d'une opération d'ouverture et de fermeture de la travée tournante.
Une opération finalement reportée en raison d'un problème au niveau du dispositif de pompage pour le soulèvement des vérins, a expliqué Papa Diallo Ndiaye, le directeur régional nord de l'Agence de gestion des routes (AGEROUTE).
Long de 511 mètres, l'ouvrage métallique, considéré comme l'emblème de la ville de Saint-Louis, rend également possible la traversée quotidienne de milliers de piétons.
Construit en 1897, le pont Faidherbe, du nom de l'ancien administrateur colonial français Louis Faidherbe, au-delà de son architecture gigantesque, se caractérise par un système d'entretien mécanique. L'ouvrage est conçu de manière à permettre le passage de bateaux sur le fleuve Sénégal.
Un dispositif fréquemment entretenu
"Ce pont a été déjà construit en 1897 et a été entièrement reconstruit et inauguré en 2011. Le pont a été reconstruit à l'identique parce que l'ancien pont avait exactement la même configuration avec sept travées pour une longueur totale de 511 mètres", renseigne le directeur régional nord de l'Ageroute.
L'une de ces sept travées, la deuxième en quittant l'Île, est tournante, fait remarquer Papa Diallo Ndiaye. Vêtu d'un gilet, la tête protégée par une casquette, M. Ndiaye est dans son élément quand il s'agit de parler de ce mécanisme.
Selon lui, "ce mécanisme était déjà là avec l'ancien pont, il a été maintenu et entièrement remis en place".
"Cette travée, en s'ouvrant, permet de faire passer les navires. Des bateaux ne peuvent pas passer sous le pont, ce qui fait que pour faire passer des navires importants, on fait fonctionner le dispositif d'ouverture et de fermeture", explique le directeur régional de l'Ageroute pour la zone nord du Sénégal (Saint-Louis, Louga et Matam).
Il assure que ce dispositif est fréquemment entretenu. Le temps de vérifier son mode de fonctionnement.
"Ce dispositif est dans un environnement assez hostile, parce que ce n'est pas loin de l'océan. Donc, il y a le phénomène de la corrosion, ce qui fait qu'il est régulièrement entretenu et trois à quatre fois par an. Il faut procéder à l'ouverture et à la fermeture pour vérifier que tout fonctionne bien", fait-il savoir.
Une opération "assez délicate"
Si elle semble assez délicate, l'opération consistant à procéder à l'ouverture et à la fermeture de la travée tournante de ce mythique pont, est une manœuvre classique destinée à préserver cette mécanique.
"Cette opération, quand elle se déroule, nécessite la fermeture de la circulation. C'est une opération qui est assez délicate parce que ce pont-là, c'est la seule voie d'accès qui permet de quitter l'Île pour aller sur le continent et qui coupe la ville en deux, une fois qu'il est fermé", explique-t-il.
Il souligne qu'à chaque fois que cette opération se déroule, le préfet du département sort un arrêté, et la police et les sapeurs-pompiers sont mobilisés en cas d'urgence.
Il indique que ce sont les équipes de l'Ageroute qui sont chargées de l'ouverture et de la fermeture du pont. Ils sont en permanence mobilisés d'abord pour les travaux d'entretien du pont. C'est une opération classique qui entre dans le cadre de la préservation de cette mécanique qu'est la travée tournante, assure le directeur régional nord de l'Ageroute.
Trouvé en pleine nuit sur le pont Faidherbe en train de travailler, le chef d'équipe d'entretien et de maintenance de l'ouvrage, Badara Mbengue, abonde dans le sens.
"Dans le cadre de la réhabilitation du pont Faidherbe, depuis 2011, avec l'importance de la travée tournante, on procède à des ouvertures périodiques d'entretien et de maintenance de cette travée tournante [afin] de bien préserver la mobilité de la mécanique de ladite travée et de permettre aussi le passage des bateaux, explique t-il.
Les autres caractéristiques du pont Faidherbe
Au-delà de sa travée tournante qui fait 72 mètres, le pont Faidherbe, l'unique point de passage vers l'Ile de Ndar, dispose également d'une autre travée de 44 mètres. Ses cinq autres travées mesurent en moyenne chacune 78 mètres, assure M. Ndiaye.
"Au milieu de la deuxième travée et en dessous, il y a un mécanisme de rotation qui a été installé. C'est un dispositif mécanique qui est actionné à partir d'un levier. Une fois qu'on arrive à décoller les deux extrémités de la travée, on actionne le dispositif et la travée va pivoter", poursuit-il. Ce n'est pas un mécanisme très compliqué, selon lui.
Le pont peut s'ouvrir soit de façon manuelle, soit de façon électrique, rappelle M. Mbengue.
Le pont Faidherbe, long de 511 mètres et classé au patrimoine mondial de l'UNESCO en 2000, est le viaduc qui relie le faubourg de Sor à l'Île de Saint-Louis.