Au Togo, la capitale a connu plusieurs coupures d'électricité cette semaine, durant plusieurs heures. Cette situation a également affecté la prison civile de Lomé, entraînant des difficultés supplémentaires pour les détenus. L'Association des victimes de la torture au Togo (ASVITTO), qui a également pour mission le suivi des lieux de privation de liberté, tire la sonnette d'alarme et appelle les autorités togolaises à prendre des mesures.
Pendant trois heures lundi et six heures mardi, la prison civile de Lomé a été privée d'électricité. Cet établissement, déjà surchargé, voit les conditions de vie de ses détenus se détériorer davantage en raison de ces coupures. Au micro de notre journaliste du service Afrique Magali Lagrange, Atcholi Kao, président de l'ASVITTO, souligne que la prison civile de Lomé « a une capacité de 600 places, mais abrite actuellement près de 2 000 détenus ».
Les coupures d'électricité provoquent une chaleur caniculaire et rendent l'atmosphère suffocante. « Lorsqu'elles interviennent, il n'y a plus d'aération. Les prisonniers tombent évanouis sous le coup de la chaleur », déclare-t-il.
Cette situation a été à l'origine de plusieurs décès en détention ces dernières années, affirme l'ASVITTO, qui demande au gouvernement togolais de doter chaque prison d'un groupe électrogène.
Un ancien détenu de la prison civile de Lomé décrit des conditions inhumaines. Il évoque une chaleur étouffante et des dizaines de personnes entassées dans quelques mètres carrés. Les détenus ont des difficultés à trouver une place pour dormir. De plus, ils doivent utiliser un seau pour faire leurs besoins la nuit, ce qui engendre des odeurs difficilement supportables.
Les conditions de détention ne respectent pas les normes internationales, relevait Amnesty International il y a deux ans. L'organisation dénonçait également la surpopulation carcérale, due en partie à un nombre élevé de détentions préventives et au manque de recours aux peines alternatives.