Dakar — Le Bus Rapid Transit (BRT) de Dakar a reçu, jeudi, à Londres, le prix IJGlobal ESG PPP, qui récompense le partenariat public-privé à l'origine de ladite infrastructure sénégalaise de transport de masse et sa "contribution significative au développement durable", dans les secteurs énergétique et infrastructurel, a-t-on appris du Conseil exécutif des transports urbains durables (CETUD).
L'attribution de cette distinction au BRT est également annoncée par le site Internet des IJGlobal ESG Awards, qui, pour leur troisième édition, ont décerné une cinquantaine de prix à des entreprises et à des individus.
Le prix Partenariat public-privé a été attribué au Bus Rapid Transit pour "les innovations importantes de la structuration du schéma institutionnel et de financement" de ladite infrastructure de transport.
"Les IJGlobal ESG Awards distinguent les organisations et projets ayant apporté des contributions significatives au développement durable, dans les secteurs de l'énergie et des infrastructures", précise le CETUD.
Ce dernier, chargé de la maîtrise d'ouvrage du BRT et placé sous la tutelle du ministère des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens, rappelle, à propos du partenariat à l'origine de l'ouvrage, que le secteur privé concentre 31 % de son financement.
Cette distinction honore "également les contributions déterminantes de [la Société financière internationale], conseillère du CETUD dans le développement de l'investissement et la transaction", affirme le communiqué.
Sont également honorées "toutes les équipes de la Banque mondiale qui ont accompagné le projet, celles de l'opérateur Dakar Mobilité, détenu par la société d'investissement Meridiam (70 %) et le FONSIS (30 %)".
Toutes ces structures ont pris part au PPP qui a donné naissance au Bus Rapid Transit.
"Un système de transport fiable et bas carbone"
"Le BRT de Dakar s'impose aujourd'hui comme une référence dans le secteur des infrastructures et services de transport urbain", ajoute le communiqué du CETUD.
Il affirme que Bus Rapid Transit "participe à la construction d'un cadre de vie amélioré et d'un système de transport [...] fiable et bas carbone".
Le coût du BRT s'élève à 419 milliards de francs CFA, dont 69 % sont fournis par l'État du Sénégal et ses partenaires économiques et financiers, a dit à l'APS, en décembre dernier, l'ingénieur polytechnicien Khadim Niang, chargé de la réalisation de cet ouvrage de transport.
Avec une centaine de bus articulés, le Bus Rapid Transit réduit d'une heure trente minutes à quarante-cinq minutes la durée moyenne du trajet entre les villes de Dakar et Guédiawaye, soit 18,3 kilomètres, selon M. Niang. Ses bus traversent 14 communes d'arrondissement.
La quantité de gaz carbonique "évitée" grâce au BRT en trente ans est estimée à 1,8 million de tonnes, ce qui équivaut à 260.000 voitures en moyenne, selon Khadim Niang.
Le Bus Rapid Transit est un moyen de transport de masse existant dans une petite poignée de villes, dont Bogota (Colombie), Dar es Salam (Tanzanie) et Lima (Pérou), que des ingénieurs sénégalais ont visitées pour mieux élaborer le projet de BRT de Dakar, a-t-il expliqué.
"C'est la synthèse de ceux des trois villes que j'ai énumérées (Bogota, Dar es Salam et Lima). Nous avons relevé toutes les erreurs de construction de ces BRT et les avons corrigées pour faire de celui de Dakar le premier de cette envergure dans le monde", a dit M. Niang.
Le CETUD et l'Ageroute, l'agence publique chargée de la construction, de la réhabilitation et de l'entretien de routes et des ponts, ont supervisé sa construction.