Le journaliste Bruno Bidjang, directeur général de Vision 4, a fait son grand retour à l'écran le 17 octobre 2024, brisant le silence qu'il observait depuis sa sortie de prison fin août. Dans un commentaire télévisé, il s'est attaqué aux rumeurs concernant l'absence prolongée du président Paul Biya du Cameroun, suscitant un vif débat sur l'interprétation de la Constitution camerounaise.
Réfutation des rumeurs sur la limite constitutionnelle
Bidjang a fermement contesté les affirmations largement relayées selon lesquelles la Constitution imposerait une limite de 45 jours à l'absence du président hors du pays. Il a déclaré : "Dans nos différentes recherches, nous avons examiné les dispositions de la Constitution et consulté des constitutionnalistes chevronnés de notre pays. De ces recherches, il ressort qu'aucune disposition de la Constitution camerounaise en vigueur ne fixe un délai de 45 jours pour le chef de l'État."
Interprétation de la Constitution
Le journaliste s'est appuyé sur l'article 6 de la Constitution, qui prévoit qu'en cas d'incapacité temporaire du président, ses fonctions sont provisoirement assurées par le président du Sénat ou son vice-président. Bidjang a souligné que "la Constitution actuelle ne précise pas explicitement une durée maximale d'absence en cas de maladie ou pour toute autre raison."
Précédents historiques
Pour étayer son argument, Bidjang a évoqué le cas de l'ancien président Ahmadou Ahidjo, qui "passait souvent deux à trois mois à l'étranger avant sa démission." Cette comparaison vise à normaliser l'absence actuelle de Paul Biya, qui dure depuis le 2 septembre 2024.
Réactions officielles et médiatiques
Les propos de Bidjang font écho à ceux de Jean de Dieu Momo, ministre délégué à la Justice, qui a également qualifié d'"absurde" l'affirmation d'une limite constitutionnelle de 45 jours. Cependant, des médias internationaux tels que Jeune Afrique et France 24 ont relayé cette information, alimentant le débat.
Contexte de l'intervention
Cette sortie médiatique de Bruno Bidjang intervient dans un contexte tendu, marqué par l'absence prolongée et inexpliquée du président Biya. Le 24 septembre, Bidjang avait déjà réagi en voix off pour démentir les rumeurs d'une évacuation sanitaire du président en France.
Implications politiques
L'intervention de Bidjang soulève des questions sur la transparence du gouvernement camerounais concernant l'état de santé et la localisation du président. Elle met également en lumière les tensions politiques et les spéculations qui entourent la gouvernance du pays en l'absence de son chef d'État.
Cette controverse constitutionnelle révèle les défis auxquels le Cameroun pourrait être confronté en cas de transition politique imprévue, soulignant l'importance d'une interprétation claire et consensuelle de la loi fondamentale du pays.