Ile Maurice: Michel Mayer - « L'UCI veut plus de femmes dans le cyclisme »

Michel Mayer, a représenté la Fédération mauricienne de Cyclisme (FMC) au congrès de l'Union cycliste internationale (UCI) qui s'est tenu pendant les Championnats du Monde, fin septembre 2024, à Zurich en Suisse. L'occasion pour l'ancien président de la FMC de rencontrer certaines personnalités du monde cycliste et d'en apprendre davantage sur les projets de l'instance dirigeante mondiale.

« Plusieurs séminaires ont eu lieu pendant les Championnats du Monde du 21 au 28 septembre à Zurich. Il y a eu la présentation des prochains Mondiaux qui comme on le sait, auront lieu l'an prochain pour la première fois en Afrique, plus précisément au Rwanda », indique, d'emblée Michel Mayer.

Celui-ci a été particulièrement attentif à ce qui touche au fonds de solidarité de l'UCI. « L'UCI veut mettre en place une nouvelle antenne du centre mondial comme ceux existant en France et en Afrique du Sud. Elle sera installée au Rwanda dans les prochaines années. L'UCI offre aussi des aides, comme des vélos, des formations mais propose aussi des fonds pour des projets spécifiques. Il faut que nous, à la FMC, soumettions nos demandes d'ici mi-novembre, pour bénéficier de cette aide. Pour l'UCI, il n'y a pas assez d'entraîneurs et elle veut qu'il y ait davantage de coaches de niveau 2 et de niveau 3. Elle propose aussi des formations pour les mécanos»*, fait-il ressortir.

L'instance mondiale met aussi l'accent sur l'égalité des genres. «L'UCI veut plus de femmes dans le cyclisme. Il commence à y avoir un équilibre dans les salaires dans les équipes professionnelles désormais. Elle veut que ce soit le cas dans le management aussi. L'UCI parle beaucoup de sustainability, de vélo pour tout le monde, dans le tourisme», dira-t-il. Il a aussi été question de contrôle anti-dopage «pour lequel, de gros moyens sont déployés».

Michel Mayer dit aussi qu'il existe une volonté pour relancer l'Union francophone de cyclisme. « L'UCI veut regrouper tous les pays francophones et aussi que le cyclisme soit au programme des Jeux de la Francophonie de manière permanente à commencer par ceux qui auront lieu en Arménie en 2027 », dit-il.

L'UCI effectue de la détection surtout auprès des femmes en utilisant le vélo statique. «Il y a partout le problème de sécurité sur la route. Dans les écoles, il y a de la détection avec vélo statique, ce qui ne coûte pas cher.»

Revoir le secteur de la formation

L'ancien président de la FMC a rencontré personnellement Jacques Landry qui est responsable de la Formation et du Développement au Centre mondial de Cyclisme (CMC) à Aigle en Suisse. «Jacques Landry a laissé entendre que le fonctionnement du secteur de la formation va être revu. J'ai aussi discuté avec Thierry Maréchal, le président de la commission VTT de l'UCI. Il est disposé à venir rencontrer les responsables de notre commission VTT et aider à la mise en place d'un vrai circuit de cross-country olympique. J'ai pu parler avec le président de la Fédération française de Cyclisme (Michel Callot) qui m'a notamment dit qu'à son grand regret, beaucoup de clubs ferment leurs portes. J'ai beaucoup échangé avec les dirigeants africains également», partage Michel Mayer.

Les Mondiaux de Zurich ont été entachés par la mort de la Suissesse Muriel Furrer, 18 ans, lors de la course en ligne junior dames. N'a-t-il pas été question de cet aspect très important lors des différents séminaires ? «La sécurité est définitivement la priorité de l'UCI. Dans le cas de la cycliste qui a perdu la vie, les circonstances sont encore floues. Elle aurait chuté dans une descente dans un sous-bois alors qu'il pleuvait. Ce n'est qu'une heure après qu'elle a été retrouvée inerte. Il est vrai que des questions se posent. Mais en même temps, sur les parcours, il y avait des flèches pour indiquer les portions dangereuses. Certes, avec le temps pluvieux qu'il faisait, il aurait été sans doute plus sage d'écourter les épreuves. Les cyclistes ont été mis à risque », affirme Michel Mayer.

Celui-ci ajoute que «le circuit des Mondiaux de 2025 à Kigali sera encore plus dangereux.» *«Il y aura plus de descentes. Ce sera encore plus dur avec plus de 5000 mètres de dénivelé positif. C'est un fait que quand on voit les cyclistes rouler en peloton sur le plat, cela fait peur. Ils roulent tellement vite. Cela est du au fait que les vélos sont devenus très légers et ils manquent de stabilité. Et quand la route est trempée, il y a encore moins d'adhérence », indique encore notre interlocuteur.

Assemblée générale élective de la FMC le 21 octobre

«Je soutiendrai la personne qui se propose pour être président»

L'assemblée générale élective de la Fédération mauricienne de Cyclisme (FMC) aura lieu le 21 octobre. Michel Mayer est-il intéressé à se présenter à nouveau comme président ? «Je pense avoir laissé un bon bilan quand j'ai quitté la présidence et je n'ai pas l'intention de me présenter de nouveau à ce poste lors de la prochaine AG élective», répond d'emblée Michel Mayer.

Et de poursuivre : « je soutiendrai la personne qui se propose pour être président. Ce sera peut-être Jean-Philippe Lagane, le président sortant ou Norbert Froget. Ils auront mon soutien. Je crois que Jean-Philippe a abattu un gros travail. Je n'ai pas la prétention de redevenir président. Il serait bon qu'il y ait une continuité de ce qui a été déjà fait. »

La présidence d'une fédération implique beaucoup de responsabilités selon Michel Mayer. «Il faut d'abord bien considérer les cyclistes. Il faut qu'il y ait des modelés, sinon on détruit le sport. Il n'y a pas de place pour l'amateurisme», martèle-t-il. Selon Michel Mayer, l'une des grandes priorités du prochain comité directeur de la FMC devra être le développement du cyclisme féminin.

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