Les Rencontres musicales africaines se tiennent, du 17 au 19 octobre 2024 à Ouagadougou. La VIIe édition s'est ouverte sous le patronage du ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo.
Des professionnels de l'industrie culturelle, des artistes et des experts venant de 25 pays participent à l'édition 2024 des Rencontres musicales africaines (REMA) axée sur le thème « L'AfroDigital créatif et économique en émergence». Cadre de réflexion, d'échanges et de partage d'expériences sur l'industrie et l'économie de la musique en Afrique, la VIIe édition des REMA se tient, du 17 au 19 octobre 2024.
Selon le ministre d'Etat, ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, les REMA sont aujourd'hui un événement majeur de l'agenda culturel régional et international en matière de musique. Il a affirmé que la thématique de cette année est particulièrement pertinente, car elle met en lumière la manière dont les acteurs de la filière musicale se sont approprié les enjeux du digital, en proposant une identité propre et un modèle économique inspiré des valeurs africaines. Le ministre Ouédraogo a souligné également que le département, dans sa vision du développement des industries culturelles et créatives, est conscient de l'émergence de nouveaux modes de production, de diffusion et de consommation.
Les REMA, un instrument de veille stratégique
Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo a insisté sur le fait que le ministère encourage toutes les initiatives permettant à la culture burkinabè de rayonner, tout en étant en symbiose avec les autres cultures africaines et mondiales. « Les REMA font partie des grands rendez-vous continentaux qui offrent un espace de réflexion et de partage sur des sujets pointus liés à la production, la diffusion et la consommation des produits de la filière musicale. Ils sont aussi un instrument de veille stratégique sur les évolutions du secteur de la musique », a-t-il précisé. Le ministre a ajouté que l'objectif des REMA est de contribuer à la professionnalisation des métiers de la musique en Afrique, en faisant un levier de développement. L'événement est également l'un des plus grands forums sur l'économie de la musique sur le continent. Cette année, une innovation majeure est l'extension des activités à la ville de Bobo-Dioulasso, un pôle culturel incontournable du Burkina Faso.
Une mutation digitale en pleine expansion
Le directeur général des REMA, Mohamed Kaboré, alias Alif Naaba, pour sa part, a affirmé que cette VIIe édition arrive à point nommé, alors que le secteur musical est en pleine mutation digitale. Ces changements, a-t-il précisé, rencontrent un grand succès à travers le monde, bien que de nombreux défis restent à relever. « Depuis la nuit des temps, l'Afrique a influencé le monde par sa musique. Nos cultures ont façonné la vision mondiale et contribué à faire connaître un continent riche et multiculturel », a-t-il déclaré. Désormais, avec l'essor du digital, les artistes africains souhaitent réinventer la musique pour le monde entier et réécrire l'histoire depuis le continent africain.
« Tous les artistes des métropoles africaines peuvent désormais donner libre cours à leur génie créatif », a ajouté Alif Naaba. Il a également mentionné que la musique africaine, incarnée par des genres tels que l'Amapiano, l'Afrobeats, la rumba et bien d'autres, est devenue une source d'inspiration à l'échelle mondiale. L'ambassadeur de l'Union européenne au Burkina Faso, Aristi Daniel Gaztelumendi, a réaffirmé l'engagement de l'UE aux côtés du Burkina Faso, pour un partenariat qui dure depuis plus de 60 ans.
« Dans sa coopération de longue date avec le Burkina Faso, l'Union européenne a toujours manifesté un grand intérêt à accompagner le secteur culturel, notamment à travers son soutien au Fonds de développement culturel et touristique », a-t-il rappelé. Ce soutien a permis de financer près de 200 projets dans divers domaines artistiques, dont la musique, la danse et le cinéma. L'Union européenne soutient également les grands événements culturels du pays dont les REMA.
« Cette année, nous sommes particulièrement séduits par le thème qui met en avant la dimension économique de la culture dans un contexte marqué par la consommation croissante des oeuvres musicales via les technologies de l'information et de la communication », a expliqué Aristi Daniel Gaztelumendi. Il a conclu en soulignant que le développement de la dimension économique de la culture peut accroître de manière significative sa contribution à l'économie et au dynamisme du Burkina.