Dans un communiqué émis hier, Mgr Jean Michael Durhône, évêque de Port-Louis, Mgr Michel Moura, vicaire apostolique de Rodrigues et Mgr Stenio André, évêque de Maurice, adressent un message aux électeurs appelés à exercer leur droit civique, le 10 novembre.
Ils rappellent d'abord que voter est un devoir sacré et encouragent les Mauriciens à exercer leur devoir de vote comme des citoyens responsables. «Dans une démocratie, le vote est la manière par laquelle chacun peut participer à l'exercice du pouvoir. Il est donc essentiel d'y prendre part, de la manière la plus sérieuse possible», écrivent-ils.
Un vote, précisent ces trois évêques, ne peut être simplement dicté par l'habitude, par l'appartenance à une classe sociale ou par la poursuite d'intérêts particuliers. «Il doit prendre en compte les défis qui se présentent et viser ce qui pourra rendre notre pays plus agréable à vivre et plus humain pour tous.»
Ils lancent un appel particulier aux jeunes qui iront voter en leur disant qu'ils ont le droit et le devoir de bien choisir les représentants et les gestionnaires de leur avenir. «Que votre vote réponde fondamentalement à vos valeurs, à vos rêves, en respectant toujours ceux qui pensent différemment de vous.»
Pour eux, les enjeux de cette élection étant trop importants, l'abstention n'est pas une option. «S'abstenir c'est accepter de ne pas exercer notre devoir et notre droit de vote que nous avons hérité de ceux qui ont lutté pour reconnaître ce droit à chaque citoyen.»
Agir en vue du bien commun
Au-delà de ce que les partis politiques proposent, Mgr Durhône, Mgr Moura et Mgr André rappellent les grands principes universels qui doivent guider les pensées et les actions des Mauriciens. «Le respect de la dignité de toute personne humaine, l'attention particulière aux plus faibles, et la recherche de la justice et de la paix pour toutes les composantes de notre société, sont des boussoles qui nous aident à garder le cap. Il s'agit de prendre le parti d'une société qui fait une pleine place à l'humain et au développement intégral de chaque individu.»
La tentation lors d'une élection, estiment-ils, serait que chacun revendique toujours plus ses droits sans se soucier de ses devoirs. «Le bien commun de tous risque alors d'être confondu avec les avantages particuliers.»
Pour eux, le bien commun n'est pas qu'une question de satisfaction matérielle. «Il appelle plutôt chacun à reconsidérer sa manière de vivre, à privilégier un mode de vie écologique, à refuser le communalisme pour promouvoir la méritocratie et un développement pour tous.»
Par conséquent, ils recommandent que chaque électeur examine les programmes des partis politiques pour déterminer «si leurs approches sont cohérentes ou non avec la société dans laquelle nous voulons vivre. Notre vote rappelle notre adhésion à un projet de société et n'exprime pas seulement une mauvaise humeur ou un rejet.»
Discerner dans un contexte d'hypermédiatisation
Dans un contexte où les réseaux sociaux occupent une place prépondérante dans la vie des Mauriciens, ils mettent en garde contre la surenchère des informations qui sont diffusées. «Ne nous laissons pas influencer par tout ce qui est diffusé sur les réseaux sociaux et qui pourraient inciter à la violence communale et verbale. Recherchons, autant que possible, ce qui est vrai et ce qui est juste. Le discernement devrait nous permettre de dépasser notre réflexion faussée, déformée et éviter de chercher nos propres intérêts.»
Ils demandent aux Mauriciens de prier pour que le désir du bien collectif domine dans leurs choix et chez ceux qui aspirent à gouverner le pays. «Restons vigilants pour assurer à notre pays un avenir plus juste et toujours solidaire.»