Cote d'Ivoire: Les réactions affluent après l'annonce de la dissolution des syndicats étudiants

En Côte d'Ivoire, les autorités ont annoncé jeudi 17 octobre la dissolution de toutes les associations syndicales étudiantes. Cette décision fait suite à l'assassinat de deux étudiants à la fin du mois d'août et en septembre. Le parquet a ouvert deux informations judiciaires, et 17 étudiants, dont le leader de la Fesci, la puissante organisation syndicale estudiantine, ont été arrêtés début octobre.

À l'université Félix Houphouët-Boigny, à Abidjan, les avis sont partagés. Certains, comme Sarata, étudiante en 2e année, expriment une certaine amertume : « Les choses là, c'est négatif. Mais ils assuraient la sécurité des études. À chaque fois, ils venaient dans les amphis pour apporter des informations et ils menaient aussi la lutte des étudiants. »

À l'inverse, cette dissolution suscite aussi le soulagement. « Moi, ils me faisaient peur. J'avais toujours l'impression que c'étaient eux qui faisaient la loi ici, nous empêchant de bien suivre nos cours à cause de leurs activités. Donc, s'il n'y a plus de rassemblements, c'est une bonne chose, ça nous permettra d'avancer avec les cours. »

Libération des chambres universitaires

Les autorités ont libéré près de 5 000 chambres occupées de manière illégale ces derniers jours. La plupart de ces logements étaient contrôlés de manière informelle par des organisations syndicales, telles que la Fesci. Le ministère de l'Enseignement supérieur a annoncé l'ouverture d'un processus de réattribution de ces logements. De quoi faire renaître l'espoir de plusieurs étudiants, tel que Paul, qui partage actuellement une chambre à Yopougon « Je n'ai jamais postulé, parce qu'il n'y avait pas d'équité au sein de la Fesci. Qui fait passer ceux qui leur donnent peut-être de l'argent pour obtenir une chambre. »

Deux organisations, l'Unesci (Union nationale des étudiants de Côte d'Ivoire) et Respect (Réseau estudiantin du privé et de l'enseignement technique et professionnel) dénoncent une mesure « illégale », qui, selon elles, violent la liberté d'association. Elles comptent notamment saisir le Conseil constitutionnel.

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