Congo-Brazzaville: Kéllé - Vive tension autour du choix du site qui va abriter le lycée

Dans la localité de Kéllé, département de la Cuvette-ouest, le torchon brûle entre la population, divisée à cause du choix du terrain où sera construit le lycée général de la ville. L'endroit retenu, qui aurait été imposé par l'autorité municipale, serait une forêt sacrée qui abrite le « Ndjobi », une secte initiatique dont la dangerosité est bien connue dans le terroir, a souligné le conseiller départemental, Richard Ossa, le 17 octobre à Brazzaville, lors d'un point de presse.

Dans sa politique de rapprocher l'école des écoliers, le gouvernement envisage de construire un lycée d'enseignement général dans la ville de Kéllé, qui sera le troisième du département de la Cuvette-Ouest, après ceux d'Ewo et d'Itoumbi.

Le projet est pourtant bien accueilli par la population, mais le choix du site ravive actuellement une vive tension dans la ville. En effet, d'après le conseiller Richard Ossa, le terrain qui avait été choisi par tous et dûment concédé par les propriétaires terriens est situé sur une savane à l'entrée de la ville.

Mais, à l'insu de tout le monde, a précisé le conseiller Richard Ossa, le sous-préfet de la localité a usé de son statut pour imposer la construction de l'édifice sur un autre site situé un peu plus loin de la ville, en pleine forêt. Cette forêt que la majorité estime inappropriée, est en plus la secte traditionnelle « Ndjobi ».

Et d'après les rites liés à ce puissant fétiche, lorsqu'il est implanté dans une forêt ou un endroit quelconque, toute cette zone est strictement interdite à quiconque qui n'est pas un « initié ». Tout récidiviste risque sa vie ou peut disparaitre mystiquement. C'est pour prévenir le danger que la population s'y est opposée.

« Alors que le site a été retenu par tous, le maire de Kéllé en complicité avec son parrain a usé de son autorité pour manipuler une frange d'illégaux pour les présenter comme propriétaires terriens après les avoir délivré illégalement des actes fonciers pour délocaliser le projet dans cette forêt sacrée. Nous savons pourtant que seul le ministère des Affaires foncières est habilité à reconnaitre les propriétaires fonciers et a le pouvoir de leur délivrer les actes subséquents. Tous les propriétaires fonciers à qui le maire a délivré des attestations et permis d'occupé sont des faussaires. En tant qu'élu local, j'appelle l'administration à trancher sur le désordre qui se fait à Kéllé pour prévenir le pire », a souligné Richard Ossa.

Pour mettre un terme au climat délétère qui prévaut actuellement à Kéllé autour de cette affaire, le préfet de la Cuvette-Ouest, Baron Frédéric Bouzock, a convoqué en urgence les protagonistes à Ewo. La rencontre se tiendra très prochainement, a martelé Richard Ossa.

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