Une énième séance de travail entre le président de la République et l'équipe de la Banque mondiale s'est tenue hier à Iavoloha.
Sur tous les fronts. Andry Rajoelina se positionne en chef de guerre face aux problèmes d'approvisionnement en eau, au délestage et aux difficultés d'accès à l'électricité qui prévalent actuellement. Une semaine après sa rencontre avec l'équipe de la Banque mondiale, à l'issue de laquelle des solutions immédiates avaient été apportées pour résoudre la pénurie d'eau à Antananarivo, le chef de l'État a de nouveau assisté hier à une énième séance de travail avec le staff local de la Banque mondiale dirigé par son Représentant résident, Atou Seck.
Cette fois-ci, il était question de consolider la coopération autour des projets financés par la Banque mondiale et d'identifier des solutions concrètes aux défis liés à l'accès à l'énergie à Madagascar. Face aux problèmes subis au quotidien par la population, le chef de l'État cherche à accélérer la mise en oeuvre des projets liés à ce domaine, et incite toutes les parties prenantes à être proactives afin de fluidifier la collaboration.
Le projet DECIM (Connectivité numérique et énergétique pour l'inclusion à Madagascar) dont le financement à hauteur de 400 millions de dollars a été approuvé par la Banque mondiale au mois d'avril 2023, et le projet LEAD (Projet de développement à moindre coût de l'accès aux services électriques) signé en 2019, visant à diversifier le réseau électrique et à étendre l'accès à l'énergie à une part significative de la population, ont particulièrement été évoqués durant cette séance de travail qui s'est tenue au palais d'Iavoloha.
Le président de la République, constatant une lenteur dans l'exécution de ces projets, décide d'interpeller tous les acteurs afin de lever tous les obstacles ralentissant leur avancement. Et le chef de l'État de faire savoir que les difficultés d'accès à l'électricité et le délestage qui fait des ravages quotidiennement au sein des ménages constituent une « urgence nationale ».
« Branchement mora ». Doubler l'accès à l'énergie de 33,7% à 67% à Madagascar et ajouter 3,4 millions de nouveaux utilisateurs d'internet supplémentaires. Ce sont les objectifs principaux des projets DECIM et LEAD. Au moins 10 millions de personnes dont 2 millions de ménages et plus de 150 villages mal desservis auront accès à l'électricité grâce à ces projets. À noter que le « Branchement mora » où l'on a déjà enregistré 40 000 bénéficiaires, s'inscrit dans le programme LEAD. L'objectif est d'atteindre 200 000 bénéficiaires de « Branchement mora », a expliqué le ministre Olivier Jean-Baptiste.
Il serait aussi question de viser 3 400 000 nouveaux utilisateurs d'Internet, outre l'accès aux énergies renouvelables et aux services numériques au profit de 2 000 centres de santé et écoles. Le ministre de l'Énergie a aussi précisé que ces 2 projets permettront d'équiper près de 1 200 000 foyers de kits solaires afin de réduire la dépendance en pétrole lampant. En outre, 17 centrales feront aussi l'objet d'une hybridation avec l'énergie solaire afin d'améliorer l'efficacité énergétique.
Ce membre du gouvernement a aussi évoqué la vétusté des équipements du réseau d'électricité, notamment des sous-stations au sein du RIA qui constitue l'une des causes des coupures fréquentes de l'électricité à Antananarivo. À entendre Olivier Jean-Baptiste, le projet DECIM prévoit le renforcement des sous-stations de la Jirama à Ambohimanambola, Anosizato, Ambodivona et Antanandrano afin d'améliorer la stabilité du réseau.
Mis à part le Représentant résident Atou Seck, des spécialistes en énergie auprès de la Banque mondiale ont également participé à cette séance de travail. Côté malgache, on a aperçu le ministre de l'Énergie, le DG de la Jirama et d'autres techniciens impliqués dans la coordination des différents projets liés au domaine de l'énergie.