- Mbayang Thiam, l'entraîneure des Aigles de la Médina s'est entretenue avec CafOnline.com
- La tacticienne sénégalaise revient sur la qualification de son équipe en Ligue des Champions Féminine de la CAF
- Elle évoque également la relation qu'elle a tissé avec son équipe
C'est une première dans l'histoire de la Ligue des Champions Féminine de la CAF, le Sénégal sera présent au tournoi final grâce à la performance des Aigles de la Médina. Ce succès est principalement attribué aux stratégies tactiques mises en place par Mbayang Thiam. À 41 ans, l'ancienne défenseure des Lionnes de la Teranga aura l'occasion de prouver ses compétences durant cette compétition à laquelle son équipe s'est qualifiée avec brio.
CafOnline.com : C'est une grande première pour vous, que ressentez-vous d'être à la tête de la première équipe à représenter le Sénégal dans cette Ligue des Champions Féminine de la CAF ?
Mbayang Thiam : C'est même un immense plaisir. Une équipe sénégalaise se qualifie pour les phases finales de la Ligue des Champions Féminine de la CAF. Nous sommes vraiment heureuses d'avoir accompli cela et d'être entrer dans l'histoire de cette compétition de cette façon.
À quel moment, lors du tournoi de l'UFOA A, vous vous êtes dit, que cette année, vous allez réussir à vous qualifier ?
Dès le début du tournoi, j'ai ressenti ce pressentiment. Nous disposons de toutes les ressources nécessaires pour aller jusqu'au bout : une équipe solide, soutenue par ses dirigeants. Les filles ont cru en cette qualification, et avec l'aide du staff, du président, et de tous ceux qui entourent l'équipe, chacun a contribué à cette victoire.
Vous êtes la preuve que les fédérations africaines font de plus en plus confiance aux femmes pour entraîner des clubs. Qu'est-ce cela vous inspire ?
Tout à fait, cela m'apporte beaucoup d'inspiration ! Durant ma carrière en tant que joueuse, j'ai été formée par des hommes. Puis, j'ai eu cette réflexion : "Il est grand temps que les femmes occupent cette position, car nous en avons les capacités." Je me suis dit : "Pourquoi ne pas tenter ma chance ?" J'ai acquis mes diplômes et maintenant et me voilà à la tête des Aigles de la Médina, où je me perfectionne grâce à de nouvelles techniques et des outils modernes, et les résultats sont au rendez-vous.
Sur quels axes avez-vous travaillé avant cette Ligue des Champions Féminine de la CAF ?
Mon équipe a déjà un style de jeu bien établi, mais il est essentiel que nous travaillions davantage sur notre attaque et que nous soyons plus précis devant le but. En Ligue des Championnes, nous allons affronter les meilleures équipes du continent, qui ne nous feront pas de cadeaux. L'objectif de notre sport demeure de marquer des buts.
Que pouvons-nous espérer des Aigles de la Médina dans cette Ligue des Champions Féminine de la CAF 2024 ?
Nous visons la demi-finale. Étant donné la qualité de l'équipe et l'engagement des joueuses, on peut dire que l'appétit vient en jouant. Elles sont désormais convaincues que tout ceci est possible. Il existe une forte conviction et une belle progression sur le plan mental. Elles se disent donc que atteindre les demi-finales n'est pas hors de portée. Si elles parviennent à dépasser cette étape, ce serait vraiment exceptionnel. Déjà, qualifier cette équipe pour la première fois après quatre éditions est un accomplissement en soi.
Quel est votre regard sur le développement du football féminin en Afrique ?
Je pense vraiment que c'est une très bonne évolution. C'est positif, car il y a cinq ans, une telle idée, comme une Ligue des Champions dédiée aux clubs féminin, ne nous aurait même pas traversé l'esprit. Avec la création de cette compétition, cela représente vraiment une grande avancée, c'est remarquable.
Je vais illustrer mon propos avec l'exemple du Sénégal, où la catégorisation au niveau des équipes nationales est très prometteuse. Aujourd'hui, de nombreuses filles jouent et il y a un véritable afflux de participation féminine envers notre sport. Auparavant, il n'y avait qu'une seule équipe senior qui ne jouait presque que tous les deux ans lors des éliminatoires de la CAN. Cela limitait considérablement la compétitivité. Actuellement, nous avons 17 équipes, dont même U-15, du futsal, ça se développe réellement.
C'est vraiment magnifique. Il y a également des pays qui progressent dans ce domaine. Il est vrai que parfois les ressources font parfois défaut, ce qui représente encore un gros effort à fournir pour établir des structures et des centres de formation. Mais malgré tout, de plus en plus de filles s'intéressent au football, car cela commence à porter ses fruits, et certaines même partent à l'étranger pour continuer. Tout cela encourage certains parents à autoriser leurs filles à jouer.
Que représente cette compétition pour vous ?
Cela représente énormément de choses. D'abord, participer à cette compétition est vraiment une excellente opportunité. Ça enrichit l'expérience. Il y a tellement d'aspects que nous n'avons pas encore expérimentés, dont nous parlons souvent. Je mentionnerais également le niveau des équipes, lors de notre tournoi régional, qui m'a vraiment étonné.
Les matchs étaient vraiment intenses, ce qui a permis de mettre en avant d'excellentes joueuses et des équipes de qualité. Cela contribue à notre apprentissage continu, car nous sommes en constante formation, et cela nous aide à développer nos compétences. De plus, cela enrichit également notre expérience professionnelle.