Guinée: 101 jours après la disparition Foniké et Billo, la France se dit «très préoccupée»

La France, critiquée jusqu'ici pour son silence, s'est dit « très préoccupée » et demande à la Guinée que « toute la lumière » soit faite sur la disparition de Foniké Menguè et Billo Bah, vendredi 18 octobre. Jeudi marquait le centième jour de l'enlèvement de ces deux figures militantes du mouvement citoyen FNDC. Le 9 juillet 2024, ils étaient arrêtés sans mandat en pleine nuit à leur domicile par des éléments de l'armée guinéenne. Leurs familles et leurs proches sont sans nouvelles depuis, et l'ONU dit craindre une possible exécution extrajudiciaire.

La veille de cette déclaration du ministère français des Affaires étrangères, l'ambassade de France en Guinée avait réagi de manière plutôt officieuse en partageant sur ses réseaux sociaux un post de l'Union européenne qui demandait à l'État guinéen des éclaircissements sur la disparition de Foniké Menguè et Billo Bah, cent jours après leur enlèvement.

Paris corrige donc le tir par la voix de Christophe Lemoine, porte-parole de la diplomatie française, qui se dit « très préoccupé » par cette disparition : « C'est un sujet qui a été évoqué avec les autorités guinéennes. Le message qui a été passé est que toute la lumière doit être faite sur les circonstances de leur disparition. Et des réponses doivent être apportées aux inquiétudes absolument légitimes des victimes et des proches. Nous attendons d'avoir les résultats de l'enquête et nous attendons de voir comment nous pourrons ensuite avancer. Mais c'est une préoccupation que nous avons et ce n'est pas un sujet qui est ignoré dans les relations entre la France et la Guinée. »

Avec les prises de positions de l'ONU, des États-Unis, du Royaume-Uni qui avaient réagi peu après l'enlèvement de Foniké et Billo, la France, qui entretient pourtant une coopération sécuritaire avec la junte guinéenne, était régulièrement pointée du doigt pour son silence. En septembre, un collectif d'ONG demandait au gouvernement français de « condamner publiquement les violations des droits humains en Guinée ».

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