Ile Maurice: Une semaine en cellule pour avoir coupé des oriflammes

Sabeer Choychoo, un habitant de Lower Vale âgé de 32 ans, a été arrêté et présenté devant la cour de district de Pamplemousses, le mardi 15 octobre. Il fait face à deux accusations, à savoir «damaging property» et «bearing offensive weapon». Les faits remontent au samedi 12 octobre, dans la soirée, lorsqu'il aurait enlevé les oriflammes de l'Alliance Lepep sur le rond-point de The Vale à l'aide d'une arme tranchante.

C'est grâce aux images des caméras de surveillance Safe City, visionnées le lundi 14 octobre au poste de police de Plaine-des-Papayes, que les autorités ont pu identifier l'acte. Les images montrent un individu coupant les oriflammes orange du parti à l'aide d'un objet tranchant vers 23 h 40, avant de quitter rapidement les lieux.

La Criminal Investigation Division du Nord a ensuite arrêté Sabeer Choychoo. Interrogé par la police, il a reconnu avoir utilisé un sabre pour couper les oriflammes, expliquant qu'elles gênaient sa visibilité lorsqu'il conduisait. Après sa comparution en cour, il a été reconduit en détention policière. Il est défendu par Me Anas Sakhawoth et a participé à une reconstitution des faits mercredi.

Sayed Choychoo estime qu'il est injuste que son frère, Sabeer, reste en détention policière aussi longtemps.

Son frère, Sayed Choychoo, est profondément bouleversé par cette affaire. «Je ne comprends pas ce qui s'est passé. Le samedi soir, il était à la maison et on ne sait pas quand il est sorti. Mon frère est une personne tranquille, qui ne crée pas de problèmes. Il m'a dit que les oriflammes bloquaient sa vue. C'est pourquoi il les a enlevées», a-t-il déclaré. Sayed a également évoqué les problèmes de santé mentale de son frère, ajoutant que Sabeer ne travaillait pas.

«Le voir en cellule dans cet état est vraiment difficile.» Il exprime son indignation face à la détention prolongée de son frère. «Cela fait quatre jours qu'il est en cellule pour un acte qui n'est pas si grave. Il y a des personnes qui commettent des délits bien plus sérieux et qui obtiennent une libération sous caution en un ou deux jours. C'est une injustice. J'ai même contacté un ancien ministre de la circonscription, mais rien n'a encore été fait.»

Sayed Choychoo admet que son frère a commis une erreur et se dit prêt à rembourser les dommages si nécessaire, mais insiste sur le fait que la santé mentale de Sabeer devrait être prise en compte. «Mon frère n'a aucun lien avec un parti politique. C'est injuste de le garder aussi longtemps en cellule.»

Contacté, Me Anas Sakhawoth a expliqué que la police avait objecté à la remise en liberté sous caution de son client lors de sa comparution devant la cour de Pamplemousses. Sabeer Choychoo restera donc en détention jusqu'à sa prochaine comparution, le 22 octobre. L'avocat a déposé une demande de caution hier, le 18 octobre, mais celle-ci a été rejetée. «Mon client est très perturbé. Il est accusé de deux infractions, mais nous laisserons la cour décider de la validité de ces accusations», a déclaré Me Sakhawoth, remettant en question la solidité des éléments de l'affaire.

Sécurité routière: Toujours aucune action concernant les oriflammes sur les ronds-points

Il y a déjà une semaine que l'express a tiré la sonnette d'alarme concernant les dangers posés aux automobilistes par les oriflammes sur les ronds-points, y compris dans la circonscription n° 8 (Quartier-Militaire-Moka). Après la publication de cet article, de nombreux internautes ont réagi, confirmant que ces oriflammes obstruent leur visibilité, se demandant si les autorités attendaient qu'un accident mortel se produise avant d'agir. Plusieurs automobilistes appellent à des mesures urgentes de la part des autorités, notamment de la Road Development Authority, qui devait initialement effectuer des visites sur le terrain pour évaluer la situation. Cependant, aucune action concrète n'a encore été prise.

Lors d'une émission sur Radio Plus le samedi 12 octobre, Nawaz Noorbux avait interrogé l'inspecteur Shiva Coothen sur cette question. Ce dernier avait alors indiqué que la police prendrait contact avec les responsables de campagne dans la circonscription n° 8 et que des actions seraient prises si les oriflammes s'avéraient vraiment dangereuses. Mais là encore, aucune mesure n'a été adoptée jusqu'à présent. Contacté à nouveau, l'inspecteur Shiva Coothen a précisé qu'il n'existait actuellement aucune loi interdisant l'installation d'oriflammes.

Cependant, il a lancé un appel à tous les partis politiques pour qu'ils respectent une distance de 1,5 mètre entre les oriflammes et la route, afin d'assurer une bonne visibilité aux automobilistes sur les intersections et les ronds-points. En ce qui concerne les rencontres avec les responsables de campagne, le commissaire de police prévoit de les rencontrer prochainement. En attendant, plusieurs Divisional Commanders sont déjà sur le terrain pour sensibiliser les partis politiques aux risques posés par ces installations.

À St-Pierre: Un automobiliste dépose une plainte

Un automobiliste de 38 ans a déposé une plainte au poste de police de St-Pierre concernant un problème de sécurité routière lié à la présence d'oriflammes sur le rond-point d'Helvetia. Selon le conducteur, il circulait à environ 40 km/h dans la zone, dans l'après-midi du mercredi 16 octobre, lorsqu'il s'était retrouvé dans l'incapacité de voir les véhicules arrivant en sens inverse en raison des oriflammes installées, qui obstruaient sa visibilité. Le plaignant a exprimé ses craintes, estimant que cette situation pourrait provoquer un accident si les usagers de la route ne redoublent pas de vigilance.

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