La situation s'aggrave encore à la frontière entre le Tchad et le Soudan, où le Haut-Commissariat pour les réfugiés constate un nouvel afflux de réfugiés soudanais dans la province du Wadi Fira, à l'est du pays. Plus de 20 000 personnes ont été accueillies rien que dans la première semaine d'octobre, un record. Des réfugiés qui fuient des combats d'une brutalité inouïe.
Le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) tire une nouvelle fois la sonnette d'alarme, car il n'a reçu jusqu'ici que 11% des 214 millions de dollars nécessaires en 2024 pour faire face à la crise à la frontière entre le Soudan et le Tchad. Comme le rapporte l'agence onusienne, l'urgence reste de récolter quatre millions de dollars pour construire trois nouveaux sites d'accueil pour les réfugiés en provenance du Soudan, qui viendront s'ajouter aux seize déjà existants, afin d'éloigner les exilés de la frontière.
« Le temps presse. Pour couvrir les besoins immédiats, nous avons besoin d'urgence de ces quatre millions de dollars pour construire les trois sites supplémentaires avec des services et des infrastructures essentielles pour relocaliser plus de 200 000 réfugiés qui sont encore sur la frontière, en plus de ceux qui continuent d'arriver. Il y a véritablement urgence d'agir car il y a un surpeuplement au niveau de la frontière », alerte Magatte Guisse, le représentant du HCR au Tchad, au micro d'Esdras Ndikumana.
« Si rien n'est fait rapidement - on ne le souhaite pas - mais les combats qui, jour après jour se rapprochent de la frontière, pourraient atteindre les sites. Et en plus de ça, nous craignons actuellement que les groupes armés puissent utiliser ces sites sur la frontière comme des bases arrière, ce qui enlèverait le caractère civil et humanitaire des camps. En plus de cet aspect de sécurité, la majorité de ces réfugiés sont des femmes et des enfants. Ils sont vraiment les personnes les plus vulnérables », déplore-t-il.