Nouveau rebondissement politique au Kenya : pour la première fois depuis sa destitution approuvée par le Sénat il y a trois jours, le vice-président Rigathi Gachagua s'est exprimé, ce dimanche 20 octobre. En quittant l'hôpital, il s'en est pris au chef de l'État William Ruto qu'il a qualifié de « vicieux ». Il a aussi déclaré être l'objet d'une persécution politique et craindre pour sa vie comme pour celle de sa famille.
« Je me sens un peu faible mais je vais mieux. » En sortant de l'hôpital où il était en observation depuis jeudi 17 octobre, date à laquelle il y était entré en urgence après s'être senti mal au moment de répondre aux questions des sénateurs qui ont validé sa destitution, Rigathi Gachagua a voulu commencer par rassurer sur son état de santé. Puis, devant la presse, celui-ci a ensuite dit craindre pour sa vie, critiquant au passage la décision prise pendant le week-end de lui retirer son équipe de sécurité.
« Mon seul problème avec le président, c'est de lui avoir dit la vérité »
Rigathi Gachagua a également affirmé avoir échappé à deux tentatives d'empoisonnement orchestrées par les services de renseignements ces derniers mois. « Ce qu'il s'est passé jeudi est le point culminant d'un an de persécutions et de stress. Il est très déplorable de voir, dans ce pays, un individu pouvoir être aussi vicieux envers une autre personne qui l'a pourtant aidé à devenir président. Or, qu'a fait cette personne ? Simplement dire la vérité. Mon seul problème avec le président, c'est de lui avoir dit la vérité, a-t-il notamment déclaré avant de poursuivre : les onze chefs d'accusation retenus contre moi ne sont que de la malveillance et de la fiction. Il s'agit d'une manoeuvre politique pour se débarrasser de moi.»
Avant d'achever son discours, Rigathi Gachagua a par ailleurs supplié William Ruto de le laisser en vie et s'est dit confiant dans la procédure judiciaire lancée par ses avocats pour contester sa destitution, jugeant les accusations à son encontre sans fondement. Dans ce cadre, la justice kényane a suspendu son remplacement par le ministre de l'Intérieur Kithure Kindiki, vendredi 18 octobre.
Sur les réseaux sociaux, la prise de parole de Rigathi Gachagua a été très commentée, certains appelant notamment à soutenir le vice-président déchu.