Ile Maurice: Promesses électorales et Missie Moustass monopolisent les discours

C'est devant une foule d'environ 11 000 personnes aux couleurs rouge, mauve, bleu et jaune (plus de 10 000, estime Navin Ramgoolam), massées à la rue Chasteauneuf, à Curepipe que les orateurs se sont succédé au micro lors du rassemblement de l'Alliance du changement hier. Les thèmes choisis ont été bien ciblés afin d'attirer un maximum de votants. Entre les critiques du gouvernement sortant et les promesses, le scandale des écoutes téléphoniques était omniprésent.

«Kan ou dir ou madam je t'aime, Pravind Jugnauth ekout ou»

Dans la foule, les inscriptions sur des activistes portant des t-shirts rouges du Parti travailliste, laissant deviner qu'ils sont des circonscriptions du nord-est. Il y avait également des partisans de Rezistans ek Alternativ et quand Richard Duval est apparu sur l'estrade, des drapeaux bleus ont été brandis. Les partisans du Mouvement militant mauricien, également nombreux, ont exprimé leur enthousiasme quand Navin Ramgoolam a pris la parole. De nombreux candidats étaient dans une foule compacte tandis que des dirigeants ont maintenu que c'est une alliance nationale. D'ailleurs, le leader du PTr et Paul Bérenger sont arrivés au même moment.

D'emblée, Patrick Assirvaden, qui présidait la réunion, a donné le ton. «To ena yen ekout to kamarad», a-t-il lancé, parlant des bandes sonores publiées sur les réseaux sociaux. Pour lui, c'est un manque de respect envers la population. «Kan ou dir ou madam je t'aime, Pravind Jugnauth ekout ou.» Il a rappelé que dans l'un des sons, le commissaire de police reçoit des instructions d'un proche du Premier ministre. «Kan ou ekout konversasion Basoodeo Seetaram e komiser polis pou fer ferm Adrien Duval. Kouma Xavier Duval kapav asiz avek zot?»

Ou encore, un ministre qui promet «enn zafer» à Anil Kumar Dip. Ensuite, Shakeel Mohamed au micro est revenu sur le même sujet, poursuivant avec son arrestation et le tort causé à sa famille. «Cela me fait mal car on entend le commissaire de police tenir des propos communaux.» Dans la foulée, il a confirmé que les enregistrements qui le concernent sont vrais. «Napa vinn kouyonn mwa vinn dir intelizans artifisiel.» Quant au communiqué de la police sur une enquête ouverte pour utilisation d'intelligence artificielle, il demande que la police dise qui a fait la déclaration. Concernant les enregistrements sur l'accident d'Adrien Duval, il estime qu'il s'agit d'un complot au sommet de l'État. Par la suite, c'est avec humour qu'il aborde la question. «Pravind Jugnauth asiz dan so salon li ekout nou tou dan Moris. Koumsa to lavi dan bez to bizin ekout seki mo dir mo fam?» Revenant sur l'enquête de la police, il a demandé si elle est en cours, comment Pravind Jugnauth sait déjà qu'il s'agit de l'intelligence artificielle, rajoutant qu'il n'y a pas d'intelligence artificielle qui parle Kreol.

Kugan Parapen, candidat de ReA, a parlé d'une autre ligne rouge franchie. «Pe espionn gouvernman, lopozision, so minis ek nou, bann sitoyen.» Selon lui, c'est une attaque contre la démocratie. Richard Duval, de Nouveaux Démocrates, s'est aussi appesanti sur ce scandale. «Une ambassade a été mise sous écoute.» La population ne doit pas accepter d'être sous surveillance. «Nou pa kapav aksepte ki Big Brother is watching us.» Navin Ramgoolam a parlé d'espionnage de tous les Mauriciens. «Olie gouverne, li pe ekout ou» et a promis qu'une fois au pouvoir, il mettrait fin à tout cela.

Paul Bérenger, lui, a estimé que le Premier ministre «pe debat avek sa skandal ekout telefonik la» et rappelé que des caméras de surveillance ont été placées pour surveiller les opposants politiques, mais que lorsque Soopramanien Kistnen a été tué, elles n'ont pas aidé. «ils écoutent les conversations téléphoniques des gens. Les journalistes, les politiciens, les ambassadeurs. C'est pourquoi, dans notre programme, nous devons renforcer la loi. Nous devons protéger la vie privée de chacun. C'est un scandale».

Essence, pensions et unité sociale

Il y a aussi eu des promesses. Le leader du PTr a promis une hausse des pensions indexée sur l'inflation. «Olie Rs 20 000, ou pansion pou Rs 21 000 ou Rs 21 500.» Il a aussi promis une baisse du prix des carburants. Le discours de Paul Bérenger, qui a pris la parole sur l'hymne du MMM Solda lalit, était axé sur le déroulement des élections. Il a demandé que le scrutin se déroule dans la paix. «Seulement la police doit faire son travail. Il faut enlever les oriflammes aux ronds-points. C'est un danger public. Et quand un jeune a enlevé une oriflamme, il est encore en détention à ce jour.» Il a aussi critiqué l'adversaire «Regardez comment ils ont changé leurs candidats. Combien de fois ? Leur départ est un échec. Je n'ai jamais vu une équipe de candidats qui de ce niveau. Concernant Pravind Jugnauth, il a choisi deux candidats qui vont au suicide au no 8. Ils ont dérangé Lady Sarojini de son domicile pour faire campagne, sans respecter son âge. Notre campagne est formidable et c'est pour cela que Pravind Jugnauth ajoute de nouvelles mesures tous les jours, inventant des mesures qui ne tiennent pas.»

Michaël Sik Yuen a dit que tous les jeunes quittent le pays et que si la fuite se poursuit, il n'y aura plus d'avenir. C'est, selon lui, ce qui va se passer si ce gouvernement est réélu. Les prix ont grimpé et la ville où il a été élu est à l'abandon. «Lavil limier inn vinn lavil nwar. Ena trou partou. Nou pou b * * * li dan trou.» Il a rappelé que l'Alliance Lepep n'a pas de candidat de la communauté sino-mauricienne. «L'Alliance Lepep pe dir pena plas pou zot. Enn mank de respe anver sa kominite-la.» Richard Duval a rappelé qu'il est nécessaire de baisser le prix des médicaments et qu'il faut plus de justice sociale. «Si ou nepli oule planting kot ou, ni phone tapping, bizin kapav tir gouvernman-la depi pouvwar.»

Arianne Navarre-Marie a parlé du sort des enfants handicapés et autistes qui ne touchent plus de pension. «Jane Constance a également été privée de sa pension, alors qu'elle étudie à l'étranger et a fait la fierté mauricienne.» Les parents ont du mal à trouver des solutions, la vie est devenue chère et ils doivent encore faire face à des difficultés financières. «Les prix montent en flèche, et beaucoup de gens ont du mal à joindre les deux bouts. La situation est critique, et le gouvernement semble inactif.» Les ressources sont rares et les travailleurs sociaux sont sur le qui-vive. Ajay Gunness a égratigné Xavier Duval. «Comment Pravind Jugnauth a-t-il réussi à négocier le départ de Phokeer ? Xavier a conclu ce marché pour que son fils prenne sa place avec une facilité.»

Il a ajouté : «Vous ne pouvez pas rester là à réfléchir sans agir. Au lieu de baisser le prix de l'essence, ils ont choisi d'octroyer des compensations aux jeunes de 0 à 18 ans. L'éducation doit être au cœur de nos préoccupations.»

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