Une ancienne idée remise dans son contexte. Cinq pays africains, dont Madagascar, selon des sources concordantes, se préparent à lancer ce qui pourrait devenir le premier échange conjoint « dette contre nature » au monde. L'objectif de cette initiative est de mobiliser au moins 2 milliards de dollars pour protéger les écosystèmes marins de l'océan Indien, une région riche en biodiversité, un écosystème écologique à l'équilibre précaire par la dégradation environnementale, accentuée par les effets nocifs du changement climatique. Ce projet est soutenu par un groupe mondial de protection de la nature, notamment l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Le mot « conjoint » prend ici toute son importance. Car en 2004, Madagascar, pour avoir atteint le point d'achèvement de l'Initiative Pour les Pays Pauvres Très Endettés, IPPTE, a obtenu les largesses des bailleurs de fonds, dont des rachats de dettes par des philanthropes au profit des projets environnementaux.
Allègement global
Un extrait du document de la Banque africaine de développement, BAD, explicatif pour mieux reconstituer cette aubaine : « Madagascar a atteint le point de décision en décembre 2000 et est éligible à une assistance au titre de l'allégement global de la dette d'un montant de 814 millions de dollars américains en Valeur actuelle nette, VAN, à fin 1999.
Le 20 octobre 2004, Madagascar est devenu le douzième Pays membre régional (PMR) à atteindre le point d'achèvement au titre de l'IPPTE renforcée. En conséquence, les Conseils d'administration du FMI et de la Banque mondiale ont approuvé un allégement global de la dette à hauteur de 836 millions de dollars américains en VAN à la fin de 1999, soit une hausse de 22 millions de dollars EU par rapport à l'aide initiale évaluée au point de décision. Au total, cela représentait environ 1,9 milliard de dollars sur un montant total de dettes publiques, capital et encours, de 4,48 milliards de dollars. »
Un match de football a été organisé au stade de Mahamasina pour célébrer cette libération, opposant les membres du gouvernement de Me Jacques Sylla à l'équipe des diplomates et des représentants des organismes internationaux. Depuis lors, aucune réunion des Clubs de Londres et de Paris, responsables de la gestion des dettes privées et publiques malgaches, n'a eu lieu. Aujourd'hui, la soutenabilité de la dette demeure une préoccupation majeure de la mission actuelle de revue du Fonds monétaire international (FMI), portant sur la seconde Facilité Élargie de Crédit et la Facilité pour la Résilience et la Durabilité.