Il n'a pas fallu attendre un déluge pour revoir la montée des eaux à Tana. La pluie de samedi après-midi, dont la quantité a été qualifiée par la direction générale de la Météorologie de « moyenne », a suffi pour transformer des rues de la ville d'Antananarivo, comme Andravoahangy, en lit de rivière et pour inonder des quartiers bas comme Andranomanalina et Ilanivato.
L'eau a mis du temps à s'écouler dans ces quartiers. Dans d'autres comme à Ambondrona, Antaninarenina et Ampasapito, les eaux de pluie ne s'écoulaient pas dans les canaux d'évacuation. Ce qui prouve que le réseau de canalisations ne fonctionne pas comme il se doit dans la capitale. Les travaux de curage et de nettoyage des canaux, effectués ces derniers temps, n'ont pas suffi pour prévenir et éviter totalement les inondations dans la plaine d'Antananarivo.
Pour le cas d'Andravoahangy, plusieurs travaux ont été menés pour pallier les problèmes récurrents d'eau dans ce quartier, à savoir le curage des dalots et la réparation d'un canal mesurant 1 km au mois de mars. Six mois après, le problème revient. En effet, le fond du problème d'eau à Tana n'est pas uniquement la vétusté des réseaux d'assainissement, mais aussi, ou surtout, l'obstruction des canaux, causée par les nombreuses maisons bâties sur les canaux d'évacuation. C'est notamment le cas à Andravoahangy.
Des milliers de maisons devraient être démolies à Tana si l'on veut vraiment lutter contre les inondations dans la ville d'Antananarivo, selon les commentaires des techniciens de la commune urbaine d'Antananarivo (CUA) lors de la démolition d'une dizaine de maisons qui obstruait la canalisation à Ankadimbahoaka en 2015. Depuis, les travaux de démolition se sont arrêtés. Mais pas les constructions illicites et les remblais. Les autorités ont encore du temps pour effectuer des travaux de prévention des inondations. La saison des pluies ne commence que dans quelques semaines pour Antananarivo, selon la direction générale de la Météorologie.