Madagascar: Conjoncture - Une stabilité économique malgré une inflation persistante selon le FMI

L'économie malgache continue de faire face aux effets conjugués d'une conjoncture internationale toujours défavorable et d'une situation intérieure marquée par un certain nombre de difficultés.

Mais l'espoir d'un lendemain meilleur est encore permis puisque l'économie nationale affiche une certaine stabilité même si elle reste encore marquée par une inflation persistante.

4,2% de croissance. C'est en tout cas l'avis du Fonds monétaire international (FMI) qui a bouclé la semaine dernière la première revue du programme au titre de la Facilité Elargie de Crédit.

« L'économie malgache se stabilise mais fait face à une inflation persistante », a déclaré le chef de mission Frédéric Lambert, dans un communiqué de presse de fin de mission publié vendredi dernier. « Après une croissance de 4,2% en 2023, l'activité économique est restée stable début 2024, malgré une bonne récolte de riz et un rebond de l'extraction du graphite. L'inflation a atteint 7,8% en août 2024, sous l'effet de la hausse des prix de l'énergie et des denrées alimentaires. Le mauvais état des infrastructures routières et le manque de fiabilité de l'approvisionnement en électricité continuent d'accroître les coûts de transport et de production ». La même tendance sera observée fin 2024.

« La croissance devrait se maintenir à 4,2% en 2024 et accélérer pour atteindre 4,6% en 2025. L'inflation moyenne annuelle devrait baisser à 7,2% en 2025, avant de converger progressivement vers 6% à moyen terme. Le déficit des transactions courantes se stabiliserait en dessous de 5% du PIB ».

Mesures de réformes

Quoiqu'il en soit, la situation dépendra encore et toujours des conjonctures mondiale et interne. « Les perspectives économiques sont exposées à des risques à la baisse liés aux conflits régionaux, comme celui entre Gaza et Israël, et à la guerre en Ukraine, qui pourraient perturber le commerce, la finance et les prix des matières premières. Sur le plan intérieur, les pénuries d'eau et d'électricité, la dégradation des infrastructures et les problèmes de gouvernance pourraient alimenter le mécontentement populaire. Les chocs climatiques menacent aussi la stabilité des prix et la sécurité alimentaire. En revanche, la mise en oeuvre des réformes de la politique générale de l'État (PGE) pourrait améliorer la productivité et la croissance ».

Bref, la situation est appelée à s'améliorer si l'État arrive à mettre en oeuvre les mesures de redressement et les réformes qui s'imposent. Le FMI parle notamment d'augmenter les recettes fiscales pour financer l'investissement et les dépenses sociales contribuerait à stimuler une croissance inclusive tirée par le secteur privé.

« Le budget 2025 devrait comporter une combinaison de mesures de politique fiscale et de mesures administratives, dont une réduction des dépenses fiscales de 280 milliards d'ariary pour soutenir les objectifs de recettes de l'État. À moyen terme, il faudrait envisager de supprimer progressivement les coûteuses exonérations de taxes à l'importation et de TVA et mener d'autres réformes afin d'élargir l'assiette fiscale. Une réforme complète des droits d'accises et une révision de l'impôt sur le revenu des personnes physiques pour le rendre plus progressif devraient s'accompagner de réformes des administrations fiscale et douanière, notamment pour améliorer la transparence des contrôles fiscaux et la procédure d'appel et pour accélérer le remboursement des crédits de TVA ».

Notons que les conclusions de cette mission de première revue serviront de bases au conseil d'administration du FMI qui normalement devrait se prononcer sur la suite à donner au dossier Madagascar vers la fin du mois de décembre.

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