Le village de Beeli Diaalo qui continue de payer un lourd tribut face à la montée des eaux du fleuve Sénégal, a accueilli hier, matin, plusieurs délégations provenant des 57 localités riveraines du cours d'eau, situées dans le sud de la région.
Ce, dans le but de crier leur désarroi face aux multiples désagréments liés à la déferlante des eaux de crue qui continuent de gagner les terres, en détruisant des périmètres irrigués, des routes et habitations, à l'origine d'un sinistre épatant qui n'a pas fini de fixer les populations dans un extrême détresse.
C'est pour cette raison qu'elles ont tenu, hier, dimanche 20 octobre 2024, sous l'égide, de l'Association Dandé Mayo Emergent (DME), à manifester devant l'opinion nationale et internationale leur situation, non sans verser dans le mécontentement.
« Vous n'êtes pas sans savoir que cela fait plus de vingt (20) jours, que les populations du Dandé Mayo (Bord du Fleuve), vivant le long de la rive gauche du Sénégal, luttent pour leur survie face à la montée des eaux du fleuve Sénégal », se lamente le président du mouvement. Avant d'étaler, la grande indignation des impactés qui disent constater que [ depuis cette catastrophe naturelle aucun secours, aucune assistance n'a été reçue des autorités] !
« C'est plus de deux cent mille (200.000) personnes qui sont impactées ; des milliers de bétails ; plus de mille (1000) hectares de production de riz, des milliers d'habitation et des vivres qui sont engloutis par les eaux avec des milliers de personnes qui se sont déplacées laissant tout derrière elles », rugit Yaya Ndiaye au nom des manifestants. Jugeant à cet égard que « la responsabilité de l'Etat d'assurer la sécurité de ses populations, doit aller au-delà [de constats effectués par des ministres], face à cette véritable catastrophe jamais connue dans cette zone, où les populations sont laissées à elles-mêmes sans électricité, sans eau potable, sans abris dormant à la belle étoile et passant leur journée sous le soleil (...) ».
« D'ailleurs, crie-t-il, nous comptons porter plainte contre l'Etat pour non-assistance à une population en danger ».
Le Président de Dandé Mayo Emergent, qui réclame « le déclenchement du Plan ORSEC, la mobilisation des ressources pour venir secourir la population », a émis le souhait « du déplacement du Président de la République les lieux impactés », avant d'alerter sur l'évidence d'une autre catastrophe qui se profile à l'horizon à partir de la coupure de la route du Dandé Mayo qui pourrait susciter un enclavement hallucinant et pernicieux de la contrée.
Compte tenu aussi de la situation qui prévaut actuellement dans la région, où plusieurs localités sont devenues de grands lacs à ciel ouvert et la mobilité réduite à l'utilisation de pirogues, le Mouvement Dandé Mayo Emergent, plaide pour un « report des élections législatives prévues le 17 novembre pour permettre aux populations du Dandé Mayo d'exercer leur droit civique convenablement ».
Face à l'ampleur des dégâts qui traumatise les populations les forçant à demander davantage d'assistance en relations aux désagréments qui les tenaillent, on remarque que, les soutiens en provenance de l'Etat, ont déjà commencé dans la région à travers des dotations de tentes, vivres et eau...
Au-delà des mesures de sécurisation déployées sur le terrain, par des marins et des Fds, des équipes mobiles se déplacent vers les zones impactées pour assurer des soins de santé d'urgence et des soins de santé primaire aux familles victimes des inondations. S'y ajoute que, dans le cadre de l'accompagnement aux populations sinistrées, après Bakel, un second hôpital mobile sera également déployé ce dimanche à Orkadiéré (Matam) par l'armée...