Trottoirs repeints, affiches « Bon retour, monsieur le président de la République » et militants du parti présidentiel sur le bord des routes : Yaoundé, la capitale du Cameroun, s'est préparée ce lundi 21 octobre à accueillir Paul Biya. Le chef de l'État, bientôt 92 ans et à la tête du Cameroun depuis 42 ans, était hors du pays depuis sept semaines, et son état de santé a suscité inquiétudes, fausses nouvelles et communication disparate de la part des autorités. Il a fait son retour en fin de journée.
Il est arrivé ce lundi à l'aéroport international de Yaoundé en fin de journée, selon des images diffusées par la télévision d'État CCRTV. Après l'atterrissage de l'avion présidentiel, Paul Biya a été filmé saluant les dignitaires venus l'accueillir, alors qu'une foule en liesse l'attendait devant le bâtiment.
Réactions de Camerounais au retour de Paul Biya
Richard Onanena Le 2 septembre, le président quittait le Cameroun avec son épouse Chantal, direction la Chine et le quatrième sommet du Forum sur la Coopération Sino-Africaine, rappelle Amélie Tulet de RFI. Les photos et comptes-rendus de rencontres avec des chefs d'entreprises, diffusés le 7 septembre, étaient les dernières publications sous l'onglet « informations récentes » du site de la présidence camerounaise.
Deux mois d'informations contradictoires et de flou
Les absences de Paul Biya à New York pour l'Assemblée générale des Nations unies fin septembre et au sommet de la Francophonie début octobre ont alimenté les interrogations sur sa forme physique. Aucune explication officielle n'a été donnée dans un premier temps, son équipe évoquant des « arbitrages dans l'agenda présidentiel ».
Mais le 8 octobre, une télévision basée aux États-Unis et pro-indépendantistes anglophones annonçait la mort de Paul Biya. Dans la foulée, à Yaoundé, deux ministres fustigeaient « une allégation dénuée de tout fondement » et « ceux qui tentent de tromper l'opinion ». Le gouvernement, enfin, indiquait que « le chef de l'État s'est accordé un bref séjour privé en Europe », tandis que le cabinet civil de la présidence parlait de « l'excellent état de santé du chef de l'État », le situant à Genève en Suisse.
Le lendemain, sous le tampon « Très urgent », le ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji, demandait à chaque gouverneur des dix régions du Cameroun de créer des cellules pour surveiller les médias et défend tout débat sur la santé du président. Le Collectif des anciens des séminaires catholiques annonçait ensuite une messe d'action de grâce pour le chef de l'État et la paix. Initiatives interprétées par certains comme autant de signes de fébrilité.