Sénégal: Après publication du rapport sur la gestion du président Macky - L'expert financier Mohamed Dia prédit une gestion très compliquée pour Diomaye

21 Octobre 2024

L'expert financier Mohamed Dia a prédit hier, dimanche 20 octobre, un début de gouvernance très difficile pour le régime du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko après la publication du rapport sur la gestion de l'ex-régime. Invité de l'émission Objection hier, dimanche 20 octobre, Mohamed Dia a indiqué que si les chiffres du déficit sont réellement de 10% en lieu et place des 5,5% annoncés, les nouvelles autorités ne pourront absolument rien faire pendant les 2 premières années en termes d'investissement colossal.

La rupture avec la dépendance de l'étranger et de la dette pour s'appuyer sur les ressources locales et le capital humain dans le financement du développement faite par les nouvelles autorités, lors de la cérémonie de lancement du nouveau référentiel des politiques publiques, risque de mettre encore du temps avant sa concrétisation. L'avis est de l'expert financier, Mohamed Dia.

Invité de l'émission Objection hier, dimanche 20 octobre, Mohamed Dia qui avait toujours alerté sur la gouvernance financière du Président Macky Sall a, en effet, prédit des jours difficiles pour le Sénégal suite à la publication du rapport sur la gestion de l'ex-régime par les nouvelles autorités. Selon lui, si les chiffres annoncés s'avèrent, le Président Diomaye et son Premier ministre, Ousmane Sonko, n'auront pas du tout de marge pour financer leur politique de développement.

« Si le déficit est réellement de 10% en lieu et place des 5,5% annoncés, cela va demander beaucoup de travail. Donc, cela ne va pas du tout être facile pour l'actuel régime. Car, ce déficit est une montagne pour les nouvelles autorités qui ne pourront absolument rien faire pendant les 2 premières années en termes d'investissement colossal. Après les vrais chiffres qu'ils ont publiés, ça va être très compliqué de lever des fonds sur le marché international parce que le Sénégal est maintenant logé dans la catégorie des pays risqués pour prêter de l'argent. Donc, ils ne pourront pas faire de grandes choses au début », a-t-il prévenu. Poursuivant son analyse, l'expert financier souligne que seules trois options s'offrent désormais aux nouvelles autorités, à savoir : « réduire les dépenses, élargir l'assiette fiscale ou bien faire les 2 en même temps ».

Par ailleurs, revenant sur ce maquillage des finances publiques qui cristallise le débat depuis la publication du rapport sur la gestion du Président Macky Sall par l'actuel régime, Mohamed Dia souligne que ce n'est pas une première fois que le Sénégal est pointé du doigt. Sous ce rapport, il expliqué que le Président Abdoulaye Wade avait lui aussi recouru à cette pratique illégale quand il était aux affaires. Poursuivant son propos, l'expert financier a indiqué que cette falsification des finances publiques était à l'origine du retard noté dans la mise en oeuvre du Plan Sénégal émergent (Pse).

« Quand le président Macky Sall est arrivé au pouvoir, il a constaté que le régime de Wade avait maquillé les finances publiques. Il devait assainir les finances publiques d'abord parce que le FMI s'est rendu compte que le déficit était beaucoup plus élevé qu'on l'avait annoncé. C'est donc la raison pour laquelle le PSE ne pouvait être mis en oeuvre que deux ans après son accession au pouvoir. Il fallait réduire le déficit budgétaire aux normes qui est de 3% pour notre zone », a-t-il rappelé en précisant que cette pratique illégale était motivée par un souci de se donner une bonne image sur le marché financier international.

« Ce qui s'était fait dans le passé au Sénégal, c'est qu'il y avait un logiciel qu'on utilisait au ministère de l'Economie et des Finances. C'est ce logiciel qu'on avait truqué alors que ce procédé est absolument illégal mais pour être solvable sur le marché financier international, il fallait éviter un certain endettement », a-t-il renseigné.

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