L'Association Pagb-Zoodo pour le bien-être familial et social a organisé un atelier de lancement d'un projet dénommé « Espace pour autonomisation des adolescentes vulnérables au Burkina Faso" (EPAAV-BF) le samedi 19 octobre 2024 à Ouagadougou.
Malgré les progrès significatifs observés en matière de promotion de la scolarisation des filles, d'importantes disparités de genre demeurent dans le secteur de l'éducation au Burkina Faso notamment au niveau de l'accès à l'éducation post-primaire et secondaires et le maintien des filles dans le système éducatif. C'est le constat fait par l'Association Pagb-Zoodo pour le bien-être familial et social (APZ-BFS) qui a initié un projet dénommé « Espaces pour autonomisation des adolescentes vulnérables au Burkina Faso (EPAAV/BF) » en vue de s'attaquer à ces inégalités persistantes. Financé par l'ONG kenyane « Urgent action fund Africa », le projet, qui sera mis en oeuvre dans la région du Centre et du Centre-nord a pour but d'améliorer l'accès des filles adolescentes (10 à 19 ans) à une éducation de qualité.
Il a été lancé le samedi 19 octobre 2024 à Ouagadougou à travers un atelier d'échanges entre acteurs intervenant dans le domaine de l'éducation et de la promotion du genre en milieu scolaire. L'atelier a regroupé une soixantaine de participants dont des enseignants du primaire et du secondaire avec pour objectif principal de susciter la réflexion sur les défis liés à l'accès et au maintien des filles à l'éducation. Les participants ont par ailleurs échangé autour du dispositif institutionnel de la prise en compte du genre dans l'éducation, des violences basées sur le genre en milieu scolaire et le rôle des acteurs impliqués. Ils ont par la suite proposé des solutions pour un meilleur accès des adolescentes à l'éducation.
Cet atelier a par ailleurs été l'occasion pour la Coordonnatrice nationale de APZ-BFS Salamata Ouédraogo de présenter le projet EPAAV-BF aux participants en vue de susciter leur accompagnement pour la mise en oeuvre. Elle a noté que le projet va s'articuler autour de trois actions essentielles à savoir un programme appui- accompagnement pour l'autonomisation des adolescentes, une campagne de sensibilisation pour réduire les discriminations de genre au sein des communautés et une mobilisation de la communauté éducative pour créer un environnement d'apprentissage inclusif et transformateur. Pour Mme Ouédraogo, ce projet constitue une occasion de faire de l'éducation, un véritable levier d'émancipation pour les jeunes filles. Et, de ce qu'elle a dit, les enseignants sont au cœur du changement car ils ont le pouvoir de déconstruire les stéréotypes et transformer les mentalités dans leurs salles de classe.
« Chers enseignants, vous êtes les vecteurs d'une nouvelle dynamique sociale, où chaque fille doit se sentir en sécurité, valorisée et encouragée à aller au bout de ses rêves », a-t-elle indiqué. De son avis, l'égalité des genres n'est pas qu'un idéal lointain mais une réalité à construire dans chaque classe, école et localité. Cela exige, a-t-elle soutenu, un engagement collectif et déterminé. Et c'est ce que ce projet entend réaliser, foi de la coordonnatrice .
Avec des objectifs aussi nobles, l'APZ-BFS a l'onction » des autorités régionales en charge de l'éducation pour la mise en oeuvre du projet. Alexandre Yaméogo, Directeur provincial de l'éducation préscolaire, primaire et non formelle du Kadiogo qui a présidé l'atelier en son nom propre et celui de son collègue de l'enseignement secondaire et de la formation professionnelle et technique du Kadiogo Guingri Kaboré co-président a salué cette initiative de l'association car il fait appel à des changements de paradigmes qui cadrent parfaitement avec les défis et ambitions actuels du système éducatif burkinabè.
C'est pourquoi, en dépit de son calendrier chargé, il a confié avoir fait son possible pour être présent en vue d'encourager les acteurs. Pour lui, la prise en compte du genre en milieu scolaire est une préoccupation publique surtout en cette période d'insécurité que traverse le pays. « Ce fardeau étant le nôtre, nous nous réjouissons qu'une organisation de la société civile fasse ce combat à nos côtés », a-t-il déclaré.
Enseignante ayant fait de l'éducation de la jeune fille son champ de bataille,Yolande Ouattara/Sawadogo s'est réjouie d'avoir été choisie comme marraine de la cérémonie. Elle a félicité madame Ouédraogo Salamata de l'APZ-BFS pour la brillante idée qu'elle a eu de mettre en place ce projet. Elle est convaincue que EPAAV va contribuer efficacement à lutter efficacement contre les obstacles qui empêchent le maintien des filles à l'école. Elle a souhaité que les pistes de solutions qui émaneront du présent atelier d'échanges entre acteurs de l'éducation soient transmises aux plus hautes autorités afin que des actions concrètes soient entreprises.
Mais d'ores et déjà, elle a invité ses collègues enseignants à aider les jeunes filles dans leurs différentes salles de classes. « Ayons un regard particulier sur les filles en particulier celles qui n'ont pas de bonnes notes en classe. Valorisons-les et encourageons-les à se surpasser », a-t-elle appelé. Dans la même veine, elle a aussi interpellé les parents à s'impliquer dans l'éducation de leurs filles. « Il revient aux parents, malgré leurs occupations de trouver du temps pour leurs enfants », a-t-elle estimé.
Marou Yaméogo, Président de la délégation spéciale de l'arrondissement 11 a également félicité l'association pour la mise en place de ce projet qui va permettre de relever beaucoup de défis en matière d'éducation de la jeune fille.