En Tunisie, Kaïs Saïed a prêté serment, lundi 21 octobre, devant les parlementaires tunisiens, deux semaines après avoir été réélu président dès le premier tour avec un score de 90,69% des voix, selon les chiffres officiels. La campagne avait été entachée d'irrégularités car plusieurs candidats n'avaient pas pu concourir pour la course à Carthage. C'est donc un second mandat qui s'ouvre dans un pays où l'opposition semble décimée et où Kaïs Saïed semble, plus que jamais, seul aux manettes.
En édition spéciale dès le matin, la télévision nationale a enchaîné, ce 21 octobre, les reportages et commentaires à la gloire de Kaïs Saïed. Au moment où il est arrivé aux abords du Palais du Bardo, là où siège le Parlement tunisien, il a été accueilli par Brahim Bouderbala, président de l'Assemblée tunisienne. « Recevez mes félicitations les plus sincères d'avoir remporté à nouveau la confiance du peuple tunisien qui vous a choisi pour un second mandat, preuve de sa volonté de stabilité », dit-il.
La prestation de serment a lieu aussitôt. Un moment important pour Kaïs Saïed, qui se dit souvent investi d'une mission divine pour son pays. « Je jure au nom de Dieu le tout-puissant de protéger l'indépendance et la paix du pays », promet le chef de l'État.
Alors que l'opposition tunisienne est désormais décimée et que seuls deux candidats lui faisaient face - dont un en prison -, le président tunisien a tenu à justifier, à nouveau, sa prise des pleins pouvoirs en 2021. « Que tous sachent ce qui était planifié et se complotait à l'intérieur comme à l'extérieur du pays : rien de moins que l'entrée de la Tunisie dans une guerre civile », ajoute le président.
S'ériger en digue face à un hypothétique retour de l'ancienne élite politique post-révolutionnaire au pouvoir est l'argument maître de Kaïs Saïed, lors de son premier mandat comme du second.