La police mozambicaine a réprimé, lundi 21 octobre au matin, une manifestation dans le centre de la capitale Maputo. La semaine dernière, l'opposant et candidat à la présidence, Venancio Mondlane, a appelé à une journée de grève générale ce jour pour protester contre les fraudes électorales. Cette mobilisation intervient après l'assassinat de deux de ses proches vendredi. La police, qui a interdit cette manifestation, a tiré des gaz lacrymogènes sur le siège de campagne de Venancio Mondlane.
« Si les citoyens ne peuvent exercer leurs droits, c'est pire que l'état de guerre », a déclaré Venancio Mondlane, à la presse, devant son siège de campagne lundi. « Ce sont (les forces de l'ordre) les vrais terroristes », a-t-il poursuivi. Quelques minutes plus tard, le candidat à la présidence du Mozambique a été interrompu par des tirs de gaz lacrymogène.
Toute la matinée, le centre-ville de Maputo a été bouclé par les policiers. D'après Véritable démocratie, une organisation de la société civile, les forces de l'ordre ont utilisé balles en caoutchouc et gaz lacrymogènes pour disperser toute tentative de rassemblement. Dans une vidéo postée sur Facebook, Venancio Mondlane a de nouveau exprimé sa colère : « C'est ça, le vrai terrorisme : tirer sur des jeunes sans défense. »
Alors que l'on attend toujours les résultats des élections générales, l'opposition rejette d'ores et déjà les provisoires fournis par la Commission électorale et qui donnent vainqueur Daniel Chapo, candidat du Frelimo, parti au pouvoir depuis l'indépendance.
L'assassinat de l'avocat de Venancio Mondlane et d'un de ses alliés politiques a mis de l'huile sur le feu. Leurs funérailles doivent se tenir ce mardi 22 octobre. Lundi, l'Union européenne s'est dit « préoccupée » par la « dispersion violente » de la manifestation.les Nations unies ont appelé « tous les Mozambicains, y compris les dirigeants politiques et leurs sympathisants, au calme et à la retenue », tandis que l'Union africaine est « profondément préoccupée » par « les cas signalés de violence, et en particulier les récentes tueries ».
C'est avec « grande préoccupation que nous suivons la situation au Mozambique », a déclaré pour sa part Paul Rangel, ministre des Affaires étrangères du Portugal, qui rappelle qu'il est « fondamental » pour le pays, « que le processus électoral se déroule bien et aboutisse à des autorités légitimes ».