Face à la multiplication des incidents sécuritaires à Djibo, MSF a annoncé dans un communiqué publié lundi 21 octobre la suspension de ses activités dans cette ville du nord du Burkina Faso cernée par les groupes jihadistes. Pour expliquer sa décision, l'ONG invoque également le décès de l'un de ses membres, le mois dernier.
Des structures médicales prises pour cible par deux fois - au mois de novembre et au mois de juillet dernier -, un enfant tué par balle à un point de distribution d'eau, des installations sanitaires et des points d'eau potable vandalisés ou mitraillés : alors que les sujets de découragement ne manquaient déjà pas, la mort brutale de l'un des employés de Médecins sans frontières (MSF) à Djibo, le 2 septembre, dans des circonstances encore non-élucidées, est venu fournir à l'ONG un nouvel argument pour se retirer provisoirement de cette ville du nord du Burkina Faso.
Annoncée dans un communiqué publié lundi 21 octobre, la décision de l'organisation vient aussi apporter une nouvelle preuve des difficultés quotidiennes que rencontrent les ONG nationales et internationales pour fournir un soutien matériel, sanitaire et alimentaire aux populations prises dans le piège du terrorisme dans le pays.
Une insécurité qui n'épargne aucune région
« Lorsqu'on ne peut pas avoir un accès quotidien aux transporteurs, les approvisionnements ne sont pas réguliers, il y donc inévitablement des difficultés, explique Souleymane Drabo qui est membre du Secrétariat permanent des organisations non gouvernementales (SPONG). À cause de l'insécurité, les forces de sécurité et de défense doivent par ailleurs multiplier les déplacements, sécuriser les convois : cela a un impact sur les populations », poursuit celui-ci.
Or, cette insécurité qui pèse sur les opérations et sur les membres des ONG n'épargne aucune région. Le 5 septembre dernier par exemple, deux employés d'Action contre la faim (ACF) avaient, eux, disparus à Ouagadougou, avant de réapparaitre quinze jours plus tard.