La première guerre franco-malgache de 1883-1885 a usé le Royaume de Madagascar. Agée de 22 ans, fraîchement désignée souveraine, Razafindrahety se heurte déjà à une difficulté s'avérant insurmontable. Pendant deux ans, la reine n'apprend que des mauvaises nouvelles. Mai 1893, les villes potentielles de Tamatave et Majunga furent bombardées par les Français.
Vohémar et la partie nord de la Grande-Ile sont occupés. Sans conteste, le conflit a usé la nation toute entière. Exsangue, le pays est contraint de signer le traité du 17 décembre 1885. Par la suite, le « protectorat fantôme » a été établi par les « Vainqueurs ». En outre, le royaume paye un lourd tribut à l'Hexagone. Entre 1885 et 1894, les deux pays ne se mettent pas d'accord à propos de l'application du traité. La dualité s'impose durant presque une décennie. En vérité, Paris veut anéantir le gouvernement Rainilaiarivony pour qu'il soit incapable de prendre sa revanche. La France crée une résidence à Ambohitsorohitra.
Par ailleurs, les Malgaches en général, les hauts dignitaires du pays en particulier, entendront pour la première fois le mot protectorat. Il s'agit d'un régime juridique caractérisé par la protection apportée par un « État fort » à un « État faible». De ce fait, les Français demandent impérativement que le traité du décembre 1885 soit mis en pratique. Le 22 octobre 1894, la Reine Ranavalona III refuse, ce qui est le facteur principal du déclenchement du second conflit franco-malgache. Un an plus tard, le gouvernement malgache est contraint de lâcher la barre, le protectorat est signé !