Le 6 octobre dernier, Kaïs Saïed a été réélu à une majorité écrasante. Il enchaîne ainsi un second mandat qui serait, certainement, celui de la continuité, aussi bien des réformes, des programmes que des engagements passés entre le Président et son peuple tout au long de son premier mandat. Une continuité qui s'inscrit dans une vision prospective conformément à des priorités stratégiques.
A ce niveau, la question financière se place en pole position. Il s'agit de garantir, même progressivement, l'autosuffisance financière, en comptant exclusivement sur les ressources nationales.
Il est vrai que face à la timidité du soutien financier étranger, faute de crédibilité et de transparence de certaines institutions internationales, cette orientation devient une urgence fondamentale.
D'ailleurs, les principales dispositions du projet de budget de l'Etat pour le prochain exercice confortent cette tendance. Les grands axes de ce projet de 2025 misent sur l'amélioration des recettes publiques. Il est question de la consolidation des programmes de lutte contre les différentes formes d'évasion fiscale et le renforcement, du coup, du rendement de l'appareil fiscal qui n'arrive toujours pas à traduire tout son potentiel et à mieux répondre aux besoins réels de notre politique de développement.
Sur ce point, il est attendu justement, et selon le projet de loi de finances 2025, des augmentations sensibles de l'impôt sur les sociétés. On parle ainsi, et à titre indicatif, de 40%, notamment pour les banques et les entreprises financières et de 35% pour les sociétés d'investissement, les opérateurs de téléphonie, les concessionnaires automobiles ou encore les grandes surfaces.
Il est question aussi de la rationalisation des dépenses publiques et la compression des coûts, à travers notamment un meilleur contrôle des subventions énergétiques, l'assainissement et la bonne gestion des entreprises publiques et aussi et surtout l'amélioration du niveau de maîtrise de la masse salariale, sans pour autant impacter le marché de l'emploi.
Cette disposition devrait être traitée, en effet, avec beaucoup de dextérité, car toute perturbation sur le marché risque d'affecter sérieusement la croissance économique.
En plus de ce «chantier» financier, ce qui est encore très important, c'est l'intérêt particulier accordé au volet social qui se retrouve, en permanence, associé à toute démarche de développement. Et cela est tout à fait naturel, vu que le Président de la République a toujours fait de l'instauration de l'Etat social la base même de son programme.
En somme, l'on peut affirmer que les projections de la prochaine étape sont ambitieuses et, fondamentalement, légitimes, surtout qu'au cours de son premier mandat, le Président Kaïs Saïed a réussi, à travers notamment les campagnes de lutte contre la corruption et les différentes actions d'assainissement de l'administration, à bien préparer le terrain pour remporter les enjeux de demain.