Au Mali, des frappes de drones attribuées à l'armée malienne ont tué, lundi 21 octobre, cinq civils, dont quatre enfants, à Inadjatafane, dans le cercle de Gourma-Rharous, région de Tombouctou. Les images des victimes sont particulièrement difficiles à soutenir. Aucune précision de la part de l'état-major malien, mais de nombreuses sources locales dénoncent cette nouvelle bavure.
Un bébé ensanglanté, tétanisé. Un enfant allongé en train d'être soigné, tant bien que mal. Des habitants d'Indjatafane, dans la région de Tombouctou au Mali, ont filmé les images terribles des victimes : cinq civils tués, parmi eux quatre enfants dont un nourrisson, et une vingtaine de personnes blessées.
Un bilan provisoire, l'état de santé de certains blessés étant préoccupant, fourni par l'association de défense des droits humains Kal Akal, et qui correspond aux informations reçues par RFI de nombreuses sources locales, souvent membres ou proches de la rébellion du CSP.
Selon ces sources, les frappes de drone attribuées à l'armée malienne ont eu lieu aux environ de 12 heures locales, pendant la foire hebdomadaire d'Indjatafane. Outre les victimes humaines, le marché de cette localité de la région de Tombouctou a été fortement endommagé.
Des frappes de drone récurrentes
L'armée malienne n'a pas communiqué sur cette opération et, sollicitée par RFI, n'a pas donné suite, mais une source sécuritaire malienne confirme : ces frappes ont bien été opérées par l'armée, et les victimes sont « clairement des civils ».
À Tinzaouatène, il y a dix jours et avant cela pendant l'été 2024, à Amasrakad puis Douna, en mars dernier, à Kidal en novembre 2023... nombreux sont les cas de frappes de drone de l'armée dans lesquels périssent des civils maliens. L'état-major dément systématiquement, assurant viser des cibles « terroristes » et dénonçant à l'occasion les « fausses informations » des médias internationaux.