Suite à de nombreux constats de vente illicite de médicaments et d'exercice illégale de la profession vétérinaire, le Conseil national des vétérinaires privés du Sénégal (Cnvps) a décidé de se positionner en première ligne afin de mettre en garde tout malfrat ou tout récalcitrant et n'hésitera pas à entamer un combat acharné contre ces pratiques illégales à travers des voies légales.
Face à la presse hier, lundi 21 octobre pour dénoncer cet état de fait, ledit conseil interpelle les autorités étatiques sur ce fléau dont les conséquences ne peuvent être que néfastes pour la santé publique.
Beaucoup de médicaments concernant les animaux sont manipulés par des profanes surtout dans le domaine de l'élevage et des produits vendus dans des circuits parallèles hors des cabinets vétérinaires. Selon le Conseil national des vétérinaires privés du Sénégal (Cnvps) qui a fait face à la presse hier, lundi, certains personnes détiennent et vendent tous types de médicaments allant des moins dangereux, aux plus dangereux.
Certaines parviennent à introduire frauduleusement des médicaments dans le territoire sénégalais. Des produits médicaux vétérinaires, souvent à composition douteuse en provenance d'autres pays sans en avoir les prérogatives. Il s'y ajoute aussi selon le Cnvps que des commerçants principalement vendeurs d'aliments et d'animaux se mêlent à la danse par la distribution de médicaments aux éleveurs.
Des non-professionnels exercent des « soi-disant » actes médicaux sur des animaux allant parfois jusqu'à des tentatives de « chirurgie » pouvant être qualifiées de boucherie sur des animaux vivants agressant ainsi leur bien-être. Dans cette foulée, des antibiotiques sont aussi utilisés de façon incontrôlée et non raisonnée par des profanes. Une pratique devenue courante dans le pays.
Selon son président, Dr Isma Ndiaye, cette approche est un énorme risque pour l'animal mais aussi pour l'homme. « Une mauvaise utilisation des médicaments vétérinaires et l'exercice illégal de cette profession sont une menace pour la santé publique qui peuvent découler à l'augmentation des maladies émergentes et réémergences » a-t-il fait savoir.
Et de reconnaitre : « nous constatons que le circuit du médicament vétérinaire et l'exercice de la profession vétérinaire au Sénégal, ont pendant longtemps connu un problème d'organisation, due principalement à un laissez-faire». Pour le Cnvps, de tels actes ne sont pas sans conséquence surtout sur la sensibilité des micro-organismes pathogènes aux antimicrobiens.
D'où le développement de résistance chez l'animal. « On parle de résistance aux antimicrobiens avec possibilité de transfert de ces résistances à l'être humain, soit par la contamination directe, soit par la consommation de denrées alimentaires d'origine animale. Pratiquement 100% des cas de maladie donc incurable est transmise à l'homme par un animal. Le danger pour la santé des hommes est là au-delà de celle des animaux», a avancé Dr Ndiaye et d'ajouter : « nous sommes comme assis sur une bombe à retardement dont l'explosion endurait des impacts négatifs incommensurables.
En plus de ce qui serait déjà produit, sur la santé des animaux et des hommes avec une détérioration progressive de la qualité hygiénique de notre environnement d'où une menace sur la santé globale. Entre la santé humaine, la santé animale et la santé de l'environnement humain, l'hygiène de l'environnement, tout est interconnecté, tout est lié».
Devant ces constats et face à l'ampleur de la situation le Cnvps sensibilise les autorités afin qu'elles remettent Les pendules à l'heure. Mais aussi attirer l'attention des populations sur le fléau. « Le conseil national des vétérinaires privés du Sénégal a décidé de se positionner en première ligne afin de mettre en garde tout malfrat ou tout récalcitrant et n'hésitera pas à entamer un combat acharné contre ces pratiques illégales et n'hésiterait en aucun moment à utiliser les voies légales », a déclaré Dr Ndiaye.
Rappelons que la loi 2008-07 du 24 janvier 2008 organise la distribution des médicaments vétérinaires et l'exercice de la profession vétérinaire. Cette loi serait mise à profit selon les acteurs pour porter le combat de l'exercice illicite de cette profession.