Au Mozambique, la mission d'observation de l'Union européenne reconnaît ce mardi 22 octobre des « irrégularités » dans le processus électoral du scrutin du 9 octobre. Cette déclaration intervient au lendemain de la répression d'une manifestation destinée à dénoncer les fraudes électorales, et quelques jours après l'assassinat de deux opposants.
La tension politique monte au Mozambique, alors que les résultats définitifs des élections générales sont toujours attendus. Ce mardi, les observateurs de l'UE indiquent avoir relevé des « altérations » des résultats du scrutin. « La mission d'observation européenne a constaté des irrégularités lors du dépouillement et des modifications injustifiées des résultats au niveau des bureaux de vote », écrit leur communiqué.
Près de 180 observateurs européens ont été déployés dans tout le Mozambique, le jour des élections générales, le 9 octobre dernier, rapporte notre correspondante régionale, Gaëlle Laleix. Mais lors des opérations de dépouillement, certains ont été refoulés des bureaux, y compris au niveau national.
Ces déclarations donnent du grain à moudre au candidat et opposant, Venancio Mondlane. Dans une vidéo postée sur sa page Facebook mardi matin, il appelle à deux nouvelles journées de mobilisation les 24 et 25 octobre, « pour paralyser le pays » et dénoncer des « résultats profondément faux ».
Venancio Mondlane accuse les forces de sécurité d'avoir tué son avocat
La veille, des centaines de manifestants ont été dispersées par la police avec des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc dans une avenue de Maputo. Venancio Mondlane lui-même en a fait les frais devant son siège de campagne.
Lundi, dans une autre vidéo, ce dernier a accusé les forces spéciales mozambicaines d'avoir tué son avocat, assassiné dans la nuit de vendredi à samedi 19 octobre avec un autre proche du candidat. Dans la soirée, les États-Unis ont condamné ces meurtres. « Nous nous joignons aux partis politiques du Mozambique pour demander une enquête », déclare leur communiqué.
« Au vu des tensions sociales et des violences liées aux élections », la mission d'observation de l'UE a de son côté réitéré «sa condamnation des meurtres d'Elvino Dias et de Paulo Guambe » et a appelé ce mardi « au respect des libertés fondamentales et des droits politiques ».