La société civile de Goma condamne la persistance des cas de justice populaire dans la ville après celui qui a coûté la vie, samedi 19 octobre à trois autres présumés voleurs au quartier Majengo. Le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Goma assure que la justice fait tout ce qui est en son pouvoir pour réprimer le banditisme dans cette ville.
Le dernier cas de lynchage a eu lieu samedi lorsque des présumés voleurs tentaient d'opérer, en plein jour, dans une maison de vente des téléphones mobiles, vers "Trois lampes" au quartier Majengo. Ils ont été maîtrisés par des habitants en colère qui les ont été brûlés vifs avec des pneus et du carburant.
Le président de la société civile urbaine, Marion Ngavo, appelle la population à éviter cette pratique :
« La justice populaire est interdite par la loi congolaise. Même les enfants qui sont tout autour peuvent croire que tuer quelqu'un par des coups de pierre c'est normal. Et cela a une conséquence dans le futur sur ses actes. La cause, c'est l'irresponsabilité des autorités qui ne sont pas en mesure de punir les bandits qu'on leur amène ».
Le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Goma, Paluku Kitambala Pascal, ne reconnaît pas que cette culture de la justice populaire soit une conséquence de la faiblesse de la justice à punir les crimes. Il appelle la population à bien s'informer avant de procéder à de tels actes.
« Je crois que c'est le manque d'information. Si la population a besoin des informations, qu'elle passe chez nous. Ayons confiance à la justice et aux services de sécurité », a-t-il soutenu.
Depuis quelques mois, il ne se passe pas une semaine sans assister à un cas de justice populaire dans la ville de Goma.