Dakar — Le président de l'Association des anciens sous-préfets du Sénégal pour la promotion du développement territorial (ASPS-PDT), Bafodé Kallo, a plaidé, mardi, pour la suppression des audiences foraines organisées régulièrement pour enrôler les citoyens non-inscrits à l'état civil.
"Il est temps de revoir cette question des audiences foraines, voire la supprimer en toute responsabilité pour la fiabilité et la sécurisation de l'état civil, à l'heure du numérique et de la digitalisation", a-t-il déclaré.
M. Kallo s'exprimait à l'occasion de la cérémonie d'ouverture d'un forum sur l'état civil, organisé par l'ASPS-PDT, sur le thème : "Pour une déclaration spontanée des naissances, mariages et décès dans un contexte de territorialisation et de digitalisation de l'état civil au Sénégal".
Il a rappelé que c'est pour "combler" le manquement à l'obligation de déclarer tous les faits d'état civil "commis par des parents, par ignorance à une certaine époque ou par analphabétisme", que l'État, par sa "magnanimité", avait ordonné des audiences foraines pour permettre aux populations concernées de régulariser leur situation par rapport à l'état civil.
À force d'organiser ces audiences foraines, a-t-il relevé, "l'application de la loi sur la déclaration est mise à rude épreuve", car "beaucoup de nos concitoyens préfèrent croiser les bras pour attendre tranquillement les audiences foraines, nous plongeant ainsi par cette facilité dans une situation de négligence coupable".
Selon Bafodé Kallo "il y a lieu de reconnaitre que ces audiences foraines sont aujourd'hui à l'origine de beaucoup plus de problèmes que de solutions dans le fonctionnement du service de l'état civil".
Fort de ce constat, il est d'avis que le forum de l'ASPS-PDT sur l'état civil est l'occasion de "diagnostiquer sans complaisance les maux qui gangrènent ce service, afin d'aboutir à des recommandations constructives à soumettre aux plus hautes autorités de notre pays, pour mettre un terme aux multiples errements préjudiciables à la vie des Sénégalais de l'intérieur comme de la diaspora".
Le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique, Jean-Baptiste Tine, présidant cette rencontre, a demandé aux participants de "débattre sur toutes ces questions qui font l'identité juridique de nos concitoyens avec beaucoup de lucidité, mais surtout de responsabilité et de sérénité".