La 16e Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique (CDB COP 16) se tient actuellement à Cali, en Colombie, sous le thème global « La paix avec la nature ». Les discussions plénières et les groupes de travail ont débuté lundi, avec environ 23 000 délégués préinscrits représentant presque tous les pays du monde.
Cette conférence fait suite à l'adoption historique, lors de la COP 15, du Cadre mondial de la biodiversité Kunming-Montréal (KMGB) en 2022. La réunion de deux semaines à Cali devrait être cruciale pour la mise en oeuvre des objectifs ambitieux du cadre, ainsi que des 23 cibles pour 2030. Parmi ces cibles figurent la protection de 30 % des terres et des mers de la planète d'ici 2030, la réduction des subventions néfastes et la restauration des écosystèmes dégradés.
Les Seychelles sont représentées par Indira Gamatis, leur point focal pour la CDB. Mme Gamatis a confié à la SNA : « Jusqu'à présent, il n'y a pas eu beaucoup de consensus sur des sujets clés comme la mobilisation des ressources, les informations de séquence numérique (DSI), le renforcement des capacités ou les moyens de mise en oeuvre du KMGB. Les négociations promettent d'être intenses dans les jours à venir. »
En marge des sessions plénières, la délégation des Seychelles participera à des événements parallèles et renforcera ses liens avec des partenaires internationaux.
Les participants à cette COP ont de lourdes responsabilités. Ils doivent démontrer des progrès dans la mise en oeuvre du Cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal (CMGB). Les discussions porteront notamment sur la création d'un mécanisme multilatéral visant à assurer un partage juste et équitable des bénéfices issus de l'utilisation des informations de séquençage numérique sur les ressources génétiques (DSI), avec l'inclusion d'un fonds mondial.
Par ailleurs, les négociateurs devront s'accorder sur la manière de mobiliser des ressources financières supplémentaires pour protéger la biodiversité, en veillant à ce qu'elles soient acheminées en temps opportun vers les régions les plus vulnérables.
L'importance des contributions des peuples autochtones et des communautés locales, gardiens de la biodiversité, sera également mise en avant, reconnaissant leur rôle central dans la conservation, la restauration et l'utilisation durable des écosystèmes.
Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a rappelé l'urgence de la situation : « Pour que l'humanité prospère, la nature doit s'épanouir. La destruction de la nature alimente les conflits, la faim, les maladies, aggrave la pauvreté, les inégalités et la crise climatique, et compromet le développement durable, les emplois verts et le patrimoine culturel. Le Cadre mondial pour la biodiversité est une chance de réinitialiser notre relation avec la Terre. Mais nous ne sommes pas sur la bonne voie. Votre tâche lors de cette COP est de transformer les paroles en actions. »
La ministre colombienne de l'Environnement, Susana Muhamad, présidente actuelle de la COP, a déclaré : « Dans le cadre de l'héritage du Cadre Kunming-Montréal, nous devons aller au-delà des mécanismes de mise en oeuvre. Il s'agit de repenser fondamentalement notre manière de vivre, de redéfinir notre modèle de développement pour que la nature ne soit plus une victime permanente du progrès, mais plutôt une composante essentielle de notre survie en tant que société. »
Cet article a été produit dans le cadre du programme 2024 CBD COP 16 Fellowship, organisé par le Earth Journalism Network d'Internews.