Au Gabon, le projet de Constitution, qui sera soumis à un référendum le 16 novembre, a été publié lundi soir. Il prévoit un régime présidentiel fort, avec un septennat renouvelable une fois. La campagne officielle débutera le 6 novembre. Néanmoins, elle était déjà en cours bien avant la mise à disposition du texte, de nombreux acteurs ayant déjà pris une position de principe.
Pour obtenir la « majorité franche » qu'il souhaite lors du référendum du 16 novembre prochain sur la nouvelle Constitution gabonaise, le Premier ministre Raymond Ndong Sima peut compter sur la plupart de la classe politique. L'ex-parti au pouvoir PDG avait déjà pris fait et cause pour le projet, ce qui n'est pas passé inaperçu, ni chez les critiques de la transition qui voient le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), l'organe des militaires au pouvoir, comme un « PDG en treillis ».
« Nous-même nous pouvons voter "oui" »
Ni chez ses soutiens, embarrassés par ce vestige de l'ère Bongo : « Nous n'avons pas besoin du "oui" du PDG. Nous-même nous pouvons voter "oui" », a ainsi déclaré le week-end dernier Bertrand Zibi Abeghe, au moment de lancer son nouveau parti, le Quartier général (QG).
Les anciens opposants ralliés à la transition s'apprêtent à défendre le projet, à l'exemple du premier vice-président de l'Assemblée, François Ndong Obiang, qui a parlé d'un choix de « raison », d'un texte « qui n'est pas l'affaire du président Oligui Nguema ou l'affaire d'un clan, d'un parti politique, d'une tribu ou d'une région ».
Diverses critiques
À l'opposé, les voix critiques émanent de personnalités variées : l'ex-Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze, le député Jean-Valentin Leyama, le candidat de l'opposition à la dernière présidentielle Albert Ondo Ossa, ou encore l'homme politique Mike Jocktane.
De leur côté, plusieurs figures de la société civile ont fait part de leurs griefs au fil des semaines. Reste à voir quelle position elles prendront sur le texte définitif.