Dakar — Une trentaine de travailleurs de l'industrie, de la médecine et des chargés de cybersécurité participent à Dakar à un atelier de formation et de sensibilisation sur les menaces sécuritaires des sources radioactives, a constaté l'APS.
Organisé par l'Autorité sénégalaise de radioprotection de sûreté et de sécurité nucléaires (ARSN), en partenariat avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), le cours national de formation sur les mesures de prévention et de protection contre les menaces sécuritaires internes liées aux sources radioactives, est animé par différents experts.
Les bénéficiaires de cette formation sont des utilisateurs de sources radioactives évoluant dans le secteur de l'industrie pétrolière et de la médecine. Certains sont des opérateurs de contrôle non destructif alors que d'autres évoluent dans des structures de contrôle d'informations, comme la cybersécurité.
"Ce cours est organisé pour sensibiliser les utilisateurs de sources radioactives sur les menaces internes, sur les menaces sécuritaires et dangers des sources radioactives dont les conséquences peuvent être graves", a dit la directrice générale de l'Autorité de radioprotection de sûreté et de sécurité nucléaires, Pr Ndèye Arame Boye Faye.
Elle s'entretenait avec l'APS en marge des travaux de cet atelier qui se poursuivent jusqu'à vendredi.
"Ce cours national de formation sur les mesures de prévention et de protection contre les menaces internes rentre dans le cadre la mise en oeuvre du plan d'appui intégré à la sécurité nucléaire du Sénégal dont la dernière révision date de 2021", a-t-elle précisé. Elle a rappelé que "la sécurité nucléaire est un élément fondamental de la sécurité nationale".
"Aujourd'hui, a-t-elle indiqué, la menace terroriste nucléaire est reconnue comme une préoccupation pour tous les Etats, et le risque que des matières nucléaires ou d'autres matières radioactives puissent être utilisées à des fins terroristes représente une grave menace pour la sécurité nationale et internationale",
"En plus de cela, l'augmentation progressive des applications civiles du nucléaire dans notre pays, les projets exprimés par l'Etat du Sénégal pour mettre en place un réacteur nucléaire de recherche et des irradiateurs dans le domaine de l'agriculture, nous obligent à porter une attention particulière à la sûreté et à la sécurité de ces matières, pour une utilisation durable de l'énergie nucléaire et renforcer les efforts mondiaux de lutte contre le trafic illicite et le terrorisme nucléaire", a-t-elle ajouté.
Elle a rappelé que le Sénégal est confronté à un contexte sécuritaire difficile dans le Sahel. "Donc, il est important de prendre des mesures préventives contre les menaces potentielles internes liées aux sources radioactives", a-t-elle soutenu.
Rappelant les missions de l'ASRN, la directrice générale a souligné qu'elle contrôle l'utilisation des sources radioactives et autorise l'entrée au Sénégal des produits radioactifs, tout en assurant le suivi nécessaire auprès des utilisateurs.
"Les sources radioactives sont dans les secteurs de développement au Sénégal. On a constaté que leurs utilisation augmente d'année en année dans nos bases de données", a-t-elle indiqué.
Le Sénégal a adopté en 2014, un plan d'appui intégré à la sécurité nucléaire.
Ce plan indique tous les types d'assistance nécessaires pour soutenir le développement d'un régime de sécurité nucléaire efficace et durable dans des domaines tels que le cadre juridique et réglementaire, l'évaluation des dangers et des risques, la prévention, la détection et la réponse aux actions non autorisées concernant les installations radiologiques et nucléaires.