Burkina Faso: Dégradation des infrastructures routières et ferroviaires - Le ministre Sorgho éclaire la lanterne des députés

22 Octobre 2024

La politique du gouvernement face à la dégradation des infrastructures routières et ferroviaires à la suite des intempéries a fait l'objet d'une question orale avec débat, lors d'une séance plénière présidée par le président de l'Assemblée législative de Transition, Ousmane Bougouma, mardi 22 octobre 2024, à Ouagadougou.

Le gouvernement burkinabè consent d'énormes efforts chaque année, afin d'offrir des infrastructures routières et ferroviaires de qualité aux populations. Toutefois, dès l'installation de la saison des pluies, on assiste à la détérioration de certaines réalisations. Au regard de cette problématique impactant non seulement, la circulation et les échanges commerciaux, mais occasionnant aussi le gaspillage des ressources, la représentation nationale veut mieux comprendre.

C'est pourquoi, une question orale avec débat a été adressée au ministre des Infrastructures, Adama Luc Sorgho, lors d'une séance plénière, mardi 22 octobre 2024, à Ouagadougou. Elle est relative à « la politique du gouvernement face aux innombrables dégâts subies chaque année par les infrastructures routières et ferroviaires à la suite des fortes précipitations enregistrées ces dernières années ».

Le député Aly Badra Ouédraogo, membre du groupe constitué des partis politiques et auteur de la question orale a pris en exemple des ouvrages comme le pont de Herèdougou sur la RN1 reliant Ouagadougou et Bobo- Dioulasso, submergé par les eaux, celui de Tarfila sur la RN7 reliant Banfora et Bobo-Dioulasso qui a cédé.

A cet effet, il a souhaité avoir des éclaircissements sur l'état des lieux des infrastructures routières et ferroviaires à ce jour, l'étendue des dégâts subies par ces infrastructures du fait des inondations, le coût de la reconstruction de ces infrastructures endommagées à court terme et moyen terme, les solutions palliatives ou définitives préconisées pour faire face aux intempéries etc. Le ministre en charge des infrastructures, a apporté des éléments de réponse, assurant que le gouvernement fait des efforts pour répondre à ces préoccupations.

Solutions palliatives

Comme solutions palliatives à court terme à la suite de la dégradation des infrastructures routières et ferroviaires due aux intempéries, le ministre Sorgho a indiqué que son département entend mettre en place une brigade spéciale d'entretien et de construction de ponts « Bailey » pour rétablir le trafic au plus vite en cas de coupure de route ou d'un ouvrage.

Il a ajouté qu'à moyen terme, un coefficient multiplicateur est déjà appliqué dans la conception pour les calculs des débits depuis 2020 pour tenir compte des changements climatiques au vu des fortes quantités d'eau constatées ces dernières années. En guise de réponse définitive, le ministre a indiqué que son département va commanditer des études plus approfondies afin de situer les causes réelles liées à ces inondations et de proposer des solutions appropriées.

Sur l'état des lieux des infrastructures, M. Sorgho a renseigné que le réseau routier national du Burkina Faso a une longueur totale d'environ 61 367 km composé du réseau classé qui fait 15 272 km de long et le réseau non classé, représenté principalement par les pistes rurales de 46 095 km de long.

En ce qui concerne le réseau routier classé d'une manière générale, a-t-il dit, 16% sont en bon état, 27% en moyen état et 57% en mauvais état. Il a poursuivi que de manière plus spécifique pour ce qui est des routes bitumées sur un linéaire de 4 053 km de routes bitumées 43% sont en état bon, 29% en état moyen et 28% en état mauvais. « Quant aux routes en terre d'un linéaire de 11 219 km, 7% sont en état bon, 26% en état moyen et 67% en état mauvais », a confié le ministre.

Par ailleurs, il a notifié que 588,870 km de routes sont actuellement en cours de bitumage sur le territoire national.Le premier responsable en charge des infrastructures a signifié que les ouvrages directement touchés par les conditions météorologiques extrêmes ont eu leurs performances structurelles et fonctionnelles affaiblies, suivies d'effondrement partiel ou total par endroit. Il a également relevé que certains ouvrages (ponts, dalots...) ont fait l'objet de sabotage par les groupes terroristes et sont devenus fragiles.

S'agissant du coût de la reconstruction des infrastructures, il a fait savoir que cela dépend de la taille de l'ouvrage endommagé (pont ou dalot) et selon les standards d'aménagement (route en terre ou route bitumée). « Une estimation globale des coûts sur l'ensemble des treize (13) régions a été faite par mes services techniques et transmis au ministre de l'Economie et des Finances.

Ce montant s'élève à plus de 320 milliards FCFA », a-t-il renseigné. Les députés ont pris acte des réponses du ministre, tout en invitant à accélérer les travaux de réhabilitation et d'entretien du réseau routier. Ils ont également appelé à une meilleure planification en vue de disposer d'ouvrages de qualité pour faire face à cette problématique.

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