Dans la ville d'Antsiranana, les bennes à ordures se font rares, les déchets s'entassent à des endroits où ils ne devraient pas être, dans les canaux d'évacuation d'eau, à l'intérieur des nids-de-poule et même dans un coin des jardins publics. Les poubelles débordent, les ordures ménagères s'éparpillent sur le sol dans certains quartiers.
Partout, les sacs en plastique, cartons et autres objets hors d'usage ornent les rues. Entre odeurs pestilentielles, mouches et rats parfois, la situation est insupportable pour les habitants et les commerçants qui vivent à proximité des points de ramassage.
Des riverains et des médecins tirent la sonnette d'alarme. Car, au-delà du souci du problème de circulation, l'entassement des ordures est dangereux pour la santé. Nul n'ignore que les déchets favorisent la propagation de nombreuses maladies, notamment les maladies diarrhéiques ou des mains sales, les maladies respiratoires. La peste ou le choléra gagne aussi, du terrain, en ce moment... Des puces qui vivent aux crochets des rats infectés, risquent de transmettre la maladie à l'homme.
Plan de secours
Face à ce danger imminent, la commune urbaine d'Antsiranana ne sait plus comment résoudre le problème du ramassage des ordures ménagères, de manière durable. Elle est actuellement en difficulté financière concernant l'achat de carburant pour faire rouler ses camions. Selon le maire adjoint, Willy Mahafaritra, qui assure la gestion de la municipalité après la démission d'office de l'ancien maire, Jean Luc Désiré Djavojozara, la trésorerie générale d'Antsiranana a refusé de donner la priorité à l'achat de carburant.
« Nous avons demandé au responsable de la trésorerie d'Antsiranana de débloquer le fonds pour le carburant, mais il nous a simplement répondu que le carburant n'est pas une dépense obligatoire. Or, les camions-bennes, les ambulances et autre matériel roulant en dépendent », explique le maire-adjoint, mécontent.
Mais pour apporter une solution d'urgence, les dirigeants municipaux ont mis en place un plan de secours en demandant la contribution des généreux donateurs et des partenaires pour éviter temporairement la saturation des déchets. Avec leur participation, la municipalité a pu ramasser les ordures, mais uniquement dans les points sensibles, comme devant le marché couvert Tsena et à l'intérieur du Bazary. Elle tourne avec ses trois camions. Mais ce partenariat est passager car les donateurs ne peuvent pas assurer leur assistance sur une longue durée.
La population s'indigne de voir des tonnes d'ordures s'amasser dans leur quartier depuis maintenant trois semaines. Les habitants des quartiers Saint Martin et Lazaret dénoncent ce manque de considération des responsables à leur égard, face aux tas d'ordures qui s'accumulent près de leurs domiciles. Pour le moment, ils vivent au milieu de saletés. Et la pénurie d'eau enfonce le clou.