Alors que le gouvernement prône le retour au trafic ferroviaire, l'image du secteur n'est pas reluisante. Le patrimoine des rails est agressé, annonce un des travailleurs du secteur.
« Nous avons besoin de votre assistance. L'ancien bâtiment de la direction des chemins de fer a été vendu. Au même moment, notre direction générale dépense des millions pour la location de ses locaux », déplore Mbéne Sène, la représentante des travailleurs des rails aux états généraux sur les transports publics. Elle souhaite d'ailleurs des mesures conservatoires pour que la direction du réseau ferroviaire puisse récupérer ses locaux. « En perspective des infrastructures ferroviaires à venir, nous avons besoin de ce patrimoine (restitution) », plaide-t-elle.
Mbéne Sène demande aussi « la réouverture de l'usine des "traverses" de Thiès». Qualifiant sa requête comme un besoin de souveraineté, Mbène Sène explique que 398 000 traverses destinées au Train express régional (TER) ont été acheminées au Sénégal à bord de conteneurs alors que l'usine de Thiès pouvait les fabriquer avec l'aide du secteur privé national.
« Dans les estimations, on a besoin de 4 millions de traverses pour les projets en cours. D'où l'intérêt et l'urgence de rouvrir cette usine, ne serait-ce que pour les emplois », relève-t-elle. La représentante des travailleurs du rail déplore aussi le non-paiement de la retraite des anciens travailleurs du réseau ferroviaire et le non-versement des cotisations à l'Institution de prévoyance retraite du Sénégal (IPRES) pour ceux qui sont en activité.
En perspective des projets futurs, Mbéne Sène souhaite l'ouverture d'un centre de formation aux métiers ferroviaires. Pour elle, l'Etat doit également corriger les déséquilibres en ce qui concerne le ratio homme-femme dans le secteur.