Plus de cent véhicules sans plaques d'immatriculation sont toujours bloqués à l'état-major de la police à Bunia depuis environ un mois, a constaté un reporter de Radio Okapi mardi 22 octobre. Les propriétaires sont soumis au paiement de 10 dollars américains par jour pour la garde de leurs véhicules, en plus d'amendes transactionnelles.
Les propriétaires des véhicules mis en fourrière se disent asphyxiés. Plus ils prennent du temps pour récupérer leurs engins de la fourrière, plus la police se frotte les mains.
Cette situation appauvrit davantage la population locale, estime l'ONG de défense des droits humains Justice Plus. Bienvenu Ukec, secrétaire exécutif de Justice Plus, appelle le commissaire provincial de la police à alléger les dispositions sur la fourrière:
"Au niveau de la fourrière, vous devez dépenser 10 dollars par jour pour la garde. Et pour quelqu'un qui trouve l'argent de la plaque un mois après, il doit d'abord payer 300 dollars pour seulement la garde de son véhicule. A part ça, il doit encore payer une amende transactionnelle à la police".
Cette opération est salutaire, selon lui, "mais on ne doit pas trop presser l'accélérateur pour que les gens s'appauvrissent davantage".
Le commissaire provincial de la police, le général Ngoy Sengelwa Kyo, n'est pas du même avis.
"Quelqu'un qui est capable d'acheter un véhicule de 10 000 ou 15 000 dollars, il sera bien capable d'acheter la plaque de 120 dollars, il sera bien capable de payer les amendes transactionnelles. Parce que la pénalité doit faire mal psychologiquement, physiquement, c'est pour que tu apprennes la leçon. C'est ça! La sanction doit faire mal", affirme-t-il.
Pour certains propriétaires de véhicules, les droits à payer à la police risquent de dépasser la valeur de leurs engins. Entre-temps, le bouclage continue.