Afrique: Environnement - Une perte de 76 % de biodiversité sur le continent

Le Fonds mondial pour la nature (WWF) a publié récemment, en partenariat avec la Zoological Society of London (ZSL), sa quinzième édition du Rapport Planète Vivante 2024 qui révèle 76 % de perte de biodiversité en Afrique.

Publié tous les deux ans depuis 1998, ce Rapport Planète Vivante 2024 met en lumière une perte de biodiversité sans précédent, avec un déclin global de 73 % des populations d'animaux sauvages depuis 1970, une augmentation par rapport aux 68 % constatés il y a deux ans. En Afrique, ce chiffre atteint une statistique inquiétante de 76 %. Pour établir ces constats, 5 495 espèces animales ont été suivies, illustrant ainsi l'ampleur de la crise écologique.

Selon ce rapport, les cinq prochaines années seront cruciales pour la biodiversité du bassin du Congo. En effet, 55 % du PIB mondial dépend directement ou indirectement de la nature, soulignant l'importance de la conservation des écosystèmes pour la prospérité économique.

Les points saillants du rapport réaffirment globalement que 6 % de déclin des populations d'espèces sauvages suivi à travers l'Afrique, représentant les mammifères, oiseaux, amphibiens, reptiles et poissons. 85 % des écosystèmes d'eau douce mondiaux sont parmi les plus gravement touchés, reflétant les pressions croissantes exercées sur les rivières, lacs et zones humides en raison de la construction de barrages, de la surpêche, de la pollution et de l'extraction d'eau. Et, 69 % des écosystèmes terrestres mondiaux montrent également des déclins significatifs, principalement en raison de la déforestation, du changement d'utilisation des terres et du surpâturage.

Actuelement, l'Afrique fait face à des points de bascule dangereux et irréversibles causés par la perte de biodiversité et le changement climatique. Par ailleurs, le WWF réaffirme son optimisme de changer cette trajectoire.

Le directeur régional pour le Bassin du Congo au WWF, Martin Kabaluapa, a déclaré : « La biodiversité africaine appelle une action urgente. Les crises interdépendantes de la perte de biodiversité et du changement climatique poussent la faune et les écosystèmes africains à leurs limites, avec des points de bascule mondiaux menaçant de déstabiliser des écosystèmes entiers. Les conséquences catastrophiques de la disparition de certaines des espèces les plus précieuses d'Afrique, comme les éléphants de forêt et les gorilles, résonnaient dans le monde entier ».

De même, la directrice globale pour l'influence et l'engagement politiques au WWF, Alice Ruhweza, a déclaré : « Nous devons réaliser que la conservation à elle seule ne suffit pas pour inverser la tendance, et qu'il nous faut un changement systémique. Cependant, nous disposons des outils, des connaissances et de l'opportunité pour renverser ces tendances si nous agissons maintenant ».

Cette dernière a ajouté : « Il est crucial de renforcer les solutions basées sur la nature à travers l'Afrique pour faire face aux crises interconnectées de la perte de biodiversité et du changement climatique. La reforestation, la restauration des zones humides et les projets d'agroforesterie ne permettent pas seulement de préserver la biodiversité, mais améliorent également les moyens de subsistance en créant des emplois, en améliorant la sécurité alimentaire et en renforçant la résilience face au changement climatique ».

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