Ayachi Zammel, l'ancien candidat à la présidentielle du 6 octobre en Tunisie, a écopé de nouvelles peines de prison lundi soir, portant à 31 ans de détention les condamnations à son encontre pour des affaires liées aux parrainages, et dont ses avocats nient la véracité.
Le procès contre Ayachi Zammel n'en finit plus. Cette fois-ci, c'était au tour du tribunal de première instance de Kairouan, au centre de la Tunisie, de condamner l'ancien candidat à la présidentielle, dans trois affaires séparées liées aux parrainages. La nouvelle peine est d'un an et huit mois de prison pour chaque affaire, ce qui augmente donc ces peines de cinq ans au total, a rapporté son avocat.
Ses trois frères, qui étaient actifs dans sa campagne pour la présidentielle, sont également poursuivis par la justice dans ces mêmes affaires. Ils ont eux aussi été condamnés à un total de cinq ans de prison chacun.
Selon son avocat Me Abdessatar Messoudi, Ayachi Zammel, qui doit comparaître jeudi devant le tribunal de première instance de Manouba, près de Tunis, dans une autre affaire liée aux « falsifications de parrainages », a cumulé « jusqu'à maintenant 31 ans de prison ». Au total, 37 poursuites séparées ont été lancées à son encontre dans tous les gouvernorats, d'après son avocat.
Détenu depuis début septembre
Ayachi Zammel - en détention depuis début septembre, ce qui l'a empêché de faire campagne - n'a obtenu que 7,35% des voix lors de l'élection remportée haut la main (90,7% des voix) par le président sortant Kaïs Saïed, dans un contexte d'abstention record.
Pour ce scrutin, les parrainages étaient particulièrement difficiles à réunir, selon des experts. Il fallait soit 10 000 signatures d'électeurs, ou 10 parrainages de parlementaires, ou de 40 élus de collectivités locales.
L'industriel de 47 ans et ancien député avait été arrêté le 2 septembre, le jour même de la confirmation de sa candidature par l'autorité électorale Isie. Des formations de gauche et des personnalités proches de l'ancienne majorité parlementaire lui ont apporté leur soutien. Début septembre, l'Union européenne avait déploré « une limitation continue de l'espace démocratique en Tunisie », dans une réaction à l'arrestation d'Ayachi Zammel et à l'exclusion par l'Isie de trois autres concurrents jugés particulièrement dangereux pour le président Saïed.