À deux mois de la fin de transition guinéenne selon l'accord signé entre les autorités militaires et la CEDEAO, l'actualité sociopolitique du pays est dominée par la question du retour à l'ordre constitutionnel.
Ce mardi 22 octobre 2024, nous avons eu un entretien avec Amadou Bah, analyste politique, il s'est exprimé par rapport aux mouvements de soutien au Général Mamadi Doumbouya qui se naissent un peu partout dans le pays.
Il s'est posé une question cruciale concernant cette transition.
<< La question clé demeure: cette transition mènera-t-elle à un véritable renouveau politique ou servira-t-elle à prolonger un régime autoritaire, exacerbant les divisions en Guinée ? Le soutien à la candidature du Général Mamadi Doumbouya soulève des enjeux politiques et stratégiques complexes. Dans des contextes de transition, des mouvements opportunistes émergent, souvent motivés par des intérêts personnels plutôt que par une réelle adhésion au leadership de Doumbouya. Ces mouvements peuvent flatter Doumbouya, le conduisant à surestimer son soutien populaire et à ignorer les critiques >>, a-t-il souligné.
Il renchérit en indiquant qu'il y a un risque que ces différents soutiens soient perçus comme artificiels.
<< Il existe un risque que ces soutiens soient perçus comme artificiels, ce qui pourrait entraîner un rejet de sa candidature par la population. Cela pourrait également exacerber les divisions en Guinée entre partisans de la transition militaire et ceux qui souhaitent un retour à la démocratie. Si Doumbouya cède à ces mouvements, il compromettrait l'intégrité du processus de transition, s'éloignant de son engagement de restaurer un gouvernement civil >>, martèle-t-il.
Il termine en affirmant que le soutien au Général Doumbouya semble être davantage une exploitation opportuniste qu'une conviction profonde, et ignorer cette réalité pourrait prolonger son pouvoir militaire au détriment de la stabilité du pays.