Ile Maurice: Ces anciennes animatrices plongées dans la marmite politique

Leurs voix restent indissociables des radios privées où elles ont exercé durant de nombreuses années. Si elles ont su apporter des sourires à leurs auditeurs ou les réconforter dans leurs moments de détresse, aujourd'hui, c'est à travers la politique qu'elles poursuivent cette mission. Un combat sans relâche, mais qui leur apporte une certaine sérénité. Anabelle Savabaddy, Subhasnee Luchmun-Roy et Géraldine Geoffroy face à leur électorat...

Les circonstances font que deux de ces anciennes animatrices se retrouvent candidates dans la même circonscription, à savoir le no 4 (Port-Louis-Nord-Montagne Longue). On les voit souvent faisant du porte-à-porte ou allant à la rencontre des électeurs, que ce soit au marché ou dans les commerces de la région. Souriantes et accessibles, Anabelle Savabaddy et Subhasnee Luchmun-Roy prennent le temps d'écouter les doléances des habitants. Justement, cette dernière, qui brigue un second mandat sous la bannière de l'Alliance Lepep, se dit «en famille», car elle côtoie les habitants depuis plusieurs années.

«Mon quotidien n'a pas été complètement bouleversé, car déjà à l'époque de la radio, ma voix me rapprochait des gens. Aujourd'hui, cette proximité est encore plus palpable. Nous accueillons les habitants au Citizens Advice Bureau, et nous essayons de trouver des solutions à leurs problèmes.» La députée sortante dit avoir énormément appris depuis son élection. «Maintenant, je connais les critères à respecter pour obtenir, par exemple, une pension d'invalidité. À la radio, on pense que c'est simple, mais en réalité, il y a des étapes à franchir.»

De retour dans sa circonscription de prédilection, Subhasnee Luchmun-Roy sait qu'elle peut à nouveau compter sur le soutien de sa famille. «En 2019, mes deux enfants avaient 18 mois et trois ans. Aujourd'hui, ils ont grandi et suivent mon parcours. Ils me motivent à aller de l'avant.» Elle insiste sur le fait que le travail de politicien est très noble : «Il nous faut des personnes de bonne foi pour accomplir ce travail. Je prône la continuité et je n'ai pas hésité à me lancer à nouveau dans cette aventure. Il me reste encore des projets à finaliser pour les habitants, surtout après les deux années marquées par la pandémie de Covid-19. J'ai la volonté de faire encore plus.» La relation qu'elle a développée avec ses mandants demeure, selon elle, unique. «J'ai ressenti beaucoup d'amour de la part de la circonscription, notamment dans les moments difficiles que j'ai traversés.»

«La voix des sans-voix et des opprimés»

Pour Anabelle Savabaddy, en revanche, une toute nouvelle aventure commence. Le choix de se lancer en politique s'est imposé naturellement, pourrait-on dire, tant elle a endossé son rôle de politicienne avec facilité dans l'équipe de l'Alliance du changement. «Jusqu'à présent, je peux dire que la transition de ma vie d'animatrice à celle de politicienne s'est faite sans heurt.» Elle s'est rapidement engagée dans le porte-à-porte et a été agréablement surprise par l'accueil reçu sur le terrain. «À la radio, j'étais proche de la population mauricienne, en étant la voix des sans-voix et des opprimés. Aujourd'hui, je suis heureuse de me retrouver dans la circonscription no 4, qui est, en quelque sorte, une petite île Maurice.» Anabelle Savabaddy a été étonnée par l'accueil chaleureux des habitants. «Ils savent qu'ils auront trois candidats prêts à travailler pour eux.»

Le fait d'être une personnalité connue grâce à la radio facilite grandement les échanges sur le terrain, confie Géraldine Geoffroy. Candidate de Linion Reform dans la circonscription no 20, elle a toujours été à l'écoute des gens, même lorsqu'elle était journaliste. «En tant que journaliste, nous sommes appelés à écouter les gens, même derrière un micro. Sur le terrain, cela reste tout aussi naturel. Il s'agit de répondre aux questions des habitants, d'expliquer notre programme et de proposer des solutions aux problèmes qu'ils évoquent fréquemment.»

Le dialogue va dans les deux sens, car les candidats posent également des questions. «Nous devons identifier les problèmes et être capables de fournir des arguments solides.» Géraldine Geoffroy souligne que la confiance est déjà en place, car les habitants connaissent son nom. «Nous représentons la troisième force extra-parlementaire. Le fait d'avoir des candidats moins connus rend d'autant plus utile la présence de personnalités un peu plus reconnues.» Elle précise que depuis trois à quatre mois, l'équipe a entrepris une vaste campagne de porte-à-porte. «Nous avons couvert presque toutes les rues de la circonscription. Nous allons désormais nous concentrer sur l'organisation de petites réunions de quartier.»

En tout cas, ces trois voix disent qu'elles feront tout pour représenter les sans-voix.

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