Afrique: France - Réarticulation de la stratégie militaire sur le continent

Militaires africains au Mali à côté de troupes françaises

Initialement programmé le 16 octobre, un conseil de défense exclusivement consacré à l'Afrique se réunit à l'Élysée le 23 octobre, sous la présidence d'Emmanuel Macron.

Le chef de l'Etat français, Emmanuel Macron, a convoqué, le 23 octobre, un conseil de défense pour examiner les recommandations du rapport de son envoyé spécial, Jean-Marie Bockel, dont la mission est de repenser la stratégie française en Afrique. Ce rapport qui sera rendu public bientôt, englobe le volet militaire et civil, notamment des questions liées aux partenariats de la France avec des pays africains, avec une philosophie particulière sur l'Afrique de l'Ouest. Une nouvelle ère s'annonce, marquée par la transformation des installations militaires françaises. C'est le cas des camps de Gaulle à Libreville au Gabon, de Ouakam à Dakar au Sénégal, et de Port-Bouet à Abidjan en Côte d'Ivoire.

Ces trois camps militaires ne seront plus considérés comme des bases militaires françaises au sens strict. L'armée française prévoit de réduire son empreinte permanente en mettant fin à sa présence historique dans ces pays et en abaissant le drapeau sur ces emprises. Cette révision implique également la fin des déploiements permanents d'éléments français au Sénégal, en Côte d'Ivoire et au Gabon, avec un nombre croissant de familles de militaires rentrant en France. La nouvelle philosophie privilégie des emprises d'abord partagées, qui seront ensuite entièrement sous le contrôle des pays hôtes.

Vers un nouveau commandement unifié

La France met fin à de grandes bases et à de contingents permanents, mais oriente son dispositif vers des détachements de liaison interarmées, constitués d'une centaine de militaires chargés d'accueillir des détachements temporaires, dont la taille variera en fonction des exercices, formations et opérations. Au cours des six derniers mois, le nombre total de militaires déployés en Afrique a été en deçà de 5 000 hommes, marquant une volonté de présence réduite de l'armée française.

Ce dispositif allégé vise à être réactif et agile, en vue de répondre aux besoins des partenaires africains. Il s'agit d'un changement de paradigme, qui a eu, par ailleurs, un écho favorable au Gabon, en Côte d'Ivoire et au Sénégal, à en croire le patron du nouveau commandement pour l'Afrique, le général Pascal Ianni, le 1er août dernier. Ce modèle permet également de diminuer l'exposition de l'armée française aux contestations et aux campagnes de désinformation concernant sa présence sur le continent. Deux bases militaires, celle de Djibouti avec 1500 militaires ainsi que celle du Tchad, 1000 soldats ne font pas partie de la réarticulation.

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