Le 16ème sommet des Brics se tient cette semaine en Russie. Un rendez-vous au cours duquel le président sud-africain Cyril Ramaphosa a, lors de discussions bilatérales avec Vladimir Poutine, qualifié Moscou « d'important allié ». Des propos qui divisent au sein du gouvernement d'union nationale.
En Afrique du Sud, il n'a fallu que quelques heures à l'Alliance démocratique (DA), ancien parti d'opposition devenu le principal partenaire du Congrès national africain (ANC) au sein du gouvernement d'union nationale, pour se fendre d'un communiqué, mercredi 23 octobre, dénonçant les termes employés par le président de la République.
Alors que Cyril Ramaphosa a qualifié la Russie « d'important allié » lors de sa rencontre avec son homologue russe mardi, le parti « rejette sans équivoque cette caractérisation », ne considérant pas « la Russie, ou Vladimir Poutine, comme des alliés de la nation ».
Le dirigeant de la DA, John Steenhuisen, qui est également ministre de l'Agriculture, a au contraire qualifié le pays de « régime autoritaire qui viole actuellement le droit international en menant une guerre d'agression impérialiste contre un État souverain » et a appelé mercredi à ce que les « positions exprimées au nom du gouvernement d'unité nationale » fassent « l'objet d'un débat complet et approprié ».
L'ANC accusé d'avoir un double discours sur la Russie
Les relations du gouvernement sud-africain avec la Russie sont sources de tensions depuis le début de la guerre en Ukraine. La nation arc-en-ciel s'est systématiquement abstenue lors des votes de l'Assemblée générale des Nations unies condamnant la Russie.
Cyril Ramaphosa et l'ANC sont aussi souvent accusés d'avoir un double discours, éludant d'un côté cette question de l'invasion de l'Ukraine, et se portant de l'autre en héros du droit international concernant le conflit israélo-palestinien, rapporte notre correspondante à Johannesburg, Joséphine Kloeckner. Une cause que Cyril Ramaphosa a d'ailleurs une nouvelle fois mis en avant au sommet des Brics, réitérant son appel pour un cessez-le-feu à Gaza.
Divergences récurrentes entre l'ANC et la DA
Principale formation d'opposition avant que l'ANC ne soit contraint à une alliance à l'issue des élections de mai, la DA critique régulièrement le parti du président, qui demeure le premier parti du pays.
Les divergences portent souvent sur la politique étrangère mais pas seulement. Plusieurs points font déjà planer une menace sur la longévité de la coalition, comme une loi mettant en cause l'enseignement en langue afrikaans dans certaines écoles, ou le maintien en poste de la ministre de la Justice Thembi Simelane, éclaboussée par la révélation d'un arrangement financier en août.